Le syndrome du nid vide : qu’est-ce que c’est ? Vous avez un ou des enfants, vous avez une vie de famille bien remplie depuis des années. Mais le temps passe et les enfants sont grands. On ne fait pas des enfants pour les garder éternellement avec soi. Il y a un moment où ils doivent voler de leurs propres ailes. Si tous les parents le savent, le vivre est plus difficile pour certains, notamment pour des mamans. Quand il n’y a plus d’enfants à la maison, une page se tourne dans la vie familiale. Les parents sont tiraillés entre des émotions diverses. Ce bouleversement peut engendrer une véritable angoisse de la séparation et la peur de l’avenir, surtout chez les mères. C’est ce qu’on appelle « le syndrome du nid vide. Tour d’horizon sur le sujet.
Le syndrome du nid vide : qu’est-ce que c’est ?
Définition
Le syndrome du nid vide, c’est ce que ressentent certains parents, et majoritairement des mamans, après le départ de leur dernier enfant du foyer familial. Que ce soit l’enfant unique de la famille ou le petit dernier pour une famille plus ou moins nombreuse, le résultat est le même. Le nid est vide, les oisillons, devenus oiseaux, se sont envolés pour vivre leurs propres aventures sans papa et maman pour s’occuper d’eux H24.
Cette coupure, normale et nécessaire peut être vécue comme un déchirement par certains parents qui ressentent alors une forte angoisse due à la séparation et une sensation de vide immense. C’est le syndrome du nid vide.
Quelles sont les causes de ce syndrome ?
Pourquoi ce départ logique et généralement prévu de la maison peut être aussi mal vécu par certains parents, par certaines mères ?
Pendant des années, une maman vit son rôle en immersion plus ou moins totale. Qu’elle travaille ou non, qu’elle soit active par ailleurs dans sa vie de femme, ses enfants sont un point d’ancrage à la maison et représentent l’essentiel de ses (pré)occupations. Elle est disponible pour eux, son quotidien est d’ailleurs largement monopolisé par les besoins de ses enfants.
Une sensation d’inutilité
Et là, subitement, plus rien. Plus de bruit mais le silence, plus personne à s’occuper à part elle-même et le cas échéant, son couple. Si cela peut être vécu comme un soulagement voire une libération pour certains parents, pour d’autres c’est l’angoisse qui prend le dessus.
L’angoisse du silence, du vide, l’impression d’être inutile, de ne plus servir à personne. Une maman investie, parfois même surinvestie dans son rôle de mère peut avoir l’impression de perdre ses repères. Et, seule face à elle-même, elle se sent désœuvrée, démunie et perdue. Elle ne sait plus trop au début quel nouveau sens donner à son existence.
Si elle est heureuse pour ses enfants, et fière d’eux, elle ne peut s’empêcher d’être triste, stressée pour eux, et lâcher prise lui est difficile. Elle vit une sorte de renoncement dans son rôle de mère.
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Le syndrome du nid vide a-t-il des symptômes concrets ?
On estime à environ un tiers des femmes les mamans qui connaissent ce syndrome. Il est pour beaucoup d’entre elles d’autant plus difficile à vivre qu’il coïncide souvent avec d’autres étapes cruciales. La ménopause très souvent et pour les grossesses tardives, parfois l’âge de la retraite au moment du départ des enfants.
Deux périodes particulièrement difficiles à vivre comme femme mais aussi dans son couple. Les bouleversements hormonaux, les changements du corps et l’entrée dans la deuxième partie de son existence peuvent faire du départ du dernier enfant de la maison un vrai cataclysme.
La liste des symptômes possibles
Les symptômes sont un profond mal-être, un sentiment d’inutilité, une sensation de manque et de vide, un sentiment de solitude, des angoisses et de l’anxiété, une déprime, pouvant aller jusqu’à la dépression. Mais aussi une possible désorientation, une fatigue et des troubles de la concentration, une crise identitaire et une remise en question de soi et de son couple pouvant amener à des conflits conjugaux, une perte de libido et parfois une séparation.
Pour ne pas sombrer dans la procrastination, la tristesse et ne pas tomber en dépression, il faut anticiper le départ des enfants, cerner ses nouvelles envies et se lancer dans de nouveaux projets de vie et projets de couple.
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Le syndrome du nid vide : quelles conséquences sur le couple et sur les mamans ?
Du couple parental au couple conjugal
Après le départ du dernier (ou du seul) enfant de la maison, le couple parental n’existe plus de la même façon. Bien sûr, vous existez toujours en tant que parents mais ce rôle ne régit plus l’essentiel de votre vie de couple. En tout cas, il ne fait plus partie de votre quotidien. Les enfants sont partis, vous vous retrouvez à deux à la maison. La structure familiale tout entière se redessine et de nouvelles questions surgissent en même temps qu’une nouvelle façon de vivre se met en place.
C’est l’occasion de revoir votre mode de fonctionnement, votre rythme, les horaires, vos activités ensemble et séparément. Le départ de vos enfants vous offre une plus grande liberté, même s’ils étaient déjà grands et autonomes, leur présence régissait encore souvent les horaires de repas et les activités partagées.
Là, vous renouez avec votre couple conjugal, celui que vous aviez il y a plus ou moins une vingtaine d’années. Entre temps, la peur de la solitude et l’angoisse du vieillissement peuvent changer la donne et évidemment votre couple n’est plus exactement celui des débuts.
Cette crise obligatoire de vie est une étape nouvelle pour le couple qui doit se repenser. Parfois, cela peut conduire à la rupture, il s’agit d’un accélérateur de séparation.
Pour ne pas en arriver là, à vous de refaire connaissance et de profiter de cette liberté pour vous retrouver. On a tous en tête le film Tanguy avec les parents soulagés de voir enfin leur fils partir. Dites-vous que le départ de vos enfants est une nouvelle étape pour votre couple et qu’elle peut être pleine de bonnes surprises !
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Les parents solos
Les pères comme les mères peuvent être touchés par ce syndrome, mais on constate une plus grande prévalence chez les femmes qui expriment davantage leurs émotions et ont souvent un lien plus fusionnel et quotidien avec leurs enfants.
Le syndrome du nid vide pour les mères célibataires
Vivre seule avec ses enfants, c’est être bien souvent la maman et le papa et avoir sa vie de femme longtemps régie par son rôle de mère, parfois jusqu’au sacrifice… Ainsi, le départ des enfants du foyer est un grand poids en moins, mais aussi un grand vide en plus. On se retrouve seule le soir pour diner, idem le weekend. Cette nouvelle solitude permanente peut être lourde à vivre au début.
La majorité des enfants de couple séparés voient leur père, et donc les mères ont déjà expérimenté le fait de ne pas vivre avec eux une partie du temps. Mais ce n’est pas quotidien. Et pour celles dont le père est totalement absent de la vie de leurs enfants, le choc est rude et le syndrome du nid vide plus impactant.
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Le cas des enfants uniques
Le départ d’un enfant unique occasionne presque toujours le syndrome du nid vide. Pour ne pas sombrer dedans trop longtemps, anticiper son départ, sur un an avant si cela est possible, est vivement conseillé. Encore plus pour les parents solos. Et pour l’enfant aussi qui va passer d’un cocon protecteur à un monde plus vaste, et sans repères au départ. Il pourrait en être affecté autant que la maman.
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Comment sortir du syndrome du nid vide ?
Bien le vivre en anticipant le départ des enfants
Anticiper le départ est la clé pour que les choses se passent le moins douloureusement possible. Bien sûr que vous aurez un pincement au cœur le jour J, mais en ayant aidé votre enfant à ce changement et en y étant préparée, vous le vivrez beaucoup mieux.
Pour cela, voilà quelques conseils pragmatiques mais essentiels pour calmer votre culpabilité et vos peurs à l’idée de le/les laisser partir de la maison :
- Favoriser leur autonomie en leur donnant des responsabilités
- Leur apprendre à gérer leur budget
- Cuisiner
- Faire leur lessive
- Les accompagner dans leur projet sans tout faire à leur place
- Parler avec eux de leur départ
- Se mettre d’accord sur la future communication : appel, messages, régularité
- Programmer les prochaines visites
Quelques temps avant leur départ, un an au moins, pensez à remplacer vos ordres et demandes par des conseils en les laissant faire. Le but est que votre (grand) enfant devienne autonome tout en sachant que vous êtes là en cas de besoin ou d’urgence.
Anticiper, c’est responsabiliser ses enfants pour préparer leur départ de la meilleure des façons.
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On n’est pas que maman
Se projeter dans l’avenir permet de dépasser le syndrome du nid vide. Vous serez toujours sa/leur maman, mais vous ne l’êtes plus au quotidien. Garder une attitude positive, ce n’est pas parce que votre enfant part que vous n’êtes plus sa mère. Et soyez fière du travail accompli et de l’éducation donnée à votre progéniture. Vous pouvez laisser la femme reprendre la place centrale dans votre existence.
Se reconstruire après que les enfants aient quittés la maison est une étape importante qui, là aussi, peut s’anticiper. C’est l’heure de prendre du temps pour vous, votre couple selon votre situation et vos amis. L’heure aussi des nouveaux défis, professionnels ou personnels.
Profitez-en pour vous retrouver et cela peut aussi se traduire par un besoin de solitude après des années de bruit et de course contre la montre. Tant que ces moments en solo ne sont pas des moments de déprime et ne se transforment pas en isolement.
Quel lien mère-enfant reste-t-il ?
Lâcher prise sur ce départ est le meilleur moyen d’en finir rapidement avec le syndrome du nid vide et de vous lancer, vous aussi, dans une nouvelle vie.
Car avec l’envol de votre enfant, il y a aussi le vôtre, votre vie va changer et ce n’est que du positif.
Acceptez de ne plus pouvoir et devoir contrôler la vie de vos enfants, ils doivent se forger leurs propres expériences, c’est le principe de l’indépendance. Et de votre côté, la vie vous ouvre un nouveau chapitre.
Ne vous inquiétez pas de votre lien mère/enfant, il ne va pas disparaître, il va juste être redéfini selon un nouveau rythme, de nouvelles règles. Votre enfant sera toujours votre enfant, mais c’est un adulte à présent.