Les comportements qui empêchent une coparentalité saine

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Une coparentalité saine est la bonne entente entre deux parents séparés qui permet d’élever les enfants dans un environnement stable, respectueux et aimant. Avoir l’intelligence, malgré les possibles conflits, de savoir faire la part des choses entre le couple conjugal qui n’existe plus et le couple parental qui perdure. Et ce, pour le bien-être des enfants. Hélas, dans les faits, cela relève parfois du défi tant il semble impossible pour certains parents de conserver un respect mutuel et une bonne communication pour le partage des responsabilités parentales. On en arrive alors à des situations où les comportements de l’un des deux parents qui empêchent une coparentalité saine se multiplient. Jusqu’à ce que cela devienne préjudiciable pour l’équilibre des enfants.

Quels sont ces comportements que vous subissez peut-être de la part de votre ex et qui ne permettent pas à vos enfants de s’épanouir depuis votre séparation ?

Coparentalité saine : le bien-être des enfants comme priorité absolue

Après une séparation ou un divorce, c’est une famille qui implose quand il y a des enfants. Et la priorité doit donc avant tout être l’intérêt et le bien-être des enfants. Bien sûr, c’est parfois difficile selon les raisons de la séparation. Mais il faut mettre de côté vos ressentiments personnels et vos conflits pour prendre des décisions qui favorisent leur stabilité émotionnelle, leur développement et leur équilibre. A ce sujet vous pouvez lire Comment faire le deuil de sa vie de famille après une séparation ou un divorce ?

Pour cela, la communication est la pierre angulaire d’une coparentalité réussie. 

Entretenir une bonne communication

Ayez des conversations directes avec votre ex, évitez les messages et les intermédiaires pour les questions importantes. Conservez autant que possible un ton neutre pour exprimer vos besoins et vos préoccupations sans accusations ni jugements. Afin que la communication entre vous soit positive et productive, fixez un rendez-vous ou en tout cas un vrai créneau pour discuter des sujets liés aux enfants afin d’éviter les discussions improvisées et tendues.

Si la communication est constamment difficile, un professionnel peut vous aider à trouver des outils et des stratégies pour mieux communiquer via une médiation ou une thérapie familiale.

Une collaboration parentale

Même si vous n’êtes plus un couple, vous devez collaborer sur les décisions importantes concernant vos enfants : l’éducation (école, activités extrascolaires), la santé, les activités, les vacances…

Encore une fois, les choses doivent se passer en bonne intelligence. Un mode de garde établi doit être respecté mais n’empêche pas une certaine flexibilité. Le tout est de le faire dans le respect de l’autre parent et toujours pour le bien-être des enfants.

D’ailleurs, en cas de désaccord ou pire, de conflit entre vous, vos enfants ne doivent pas être impliqués. En aucun cas vous ne devez les utiliser comme messagers ou leur faire part de vos frustrations envers leur père ou leur mère. Protégez-les de vos disputes et créez un environnement stable et sécurisé, ils n’ont pas à être témoins ou à participer aux tensions parentales.

Mettre de côté les rancœurs et les ressentiments est difficile, mais essentiel. Travailler sur votre propre processus de guérison et de deuil peut vous aider à gérer vos émotions et à communiquer de manière plus constructive.

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La coparentalité est un processus qui peut demander, selon les situations, du temps et des efforts.  Il y aura des hauts et des bas, mais l’essentiel est de vous concentrer sur vos enfants.

Ils doivent voir que leurs parents se soucient de leur bien-être et s’entendent bien. Cela leur offre un modèle de relations fondées sur le respect, la bienveillance et la résolution pacifique des conflits. Une bonne coparentalité leur montre que même après une séparation, il est possible de vivre dans un environnement familial harmonieux où leurs besoins sont pris en compte.

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Les comportements qui empêchent une coparentalité saine

Malheureusement, il n’est pas toujours possible de fonctionner ainsi. Quand l’autre parent gâche tout, ne respecte rien, par vengeance personnelle ou par désintérêt de son rôle de parent, il devient difficile de créer ou de maintenir une coparentalité saine. Voici les comportements qui rendent difficiles les rapports entre les parents et qui sont même, pour la plupart d’entre eux, nocifs pour les enfants.

1/ Non-respect des accords

Changer les arrangements de garde sans prévenir, ne pas respecter les horaires pour venir chercher ou récupérer les enfants, ne pas payer la pension alimentaire s’il y en a une ou ne pas subvenir aux besoins de ses enfants…. Autant d’exemples de non-respect des accords qui mettent à mal une bonne coparentalité.

L’incohérence et le manque de fiabilité créent de l’instabilité pour l’enfant qui peut se sentir perdu, stressé s’il ne sait pas quand il est chez maman ou quand il va chez papa. Les enfants ont besoin d’un cadre sécurisant pour bien grandir, et encore plus d’être rassurés après la séparation. Si l’un des parents ne prend pas ses responsabilités au sérieux, n’est pas fiable, cela rejaillit forcément sur le bien-être des enfants.

2/ Manque de flexibilité

A l’inverse, il est ridicule de refuser de faire des compromis et de s’accrocher à des positions rigides parce que le jugement dit que ou qu’on a décidé que… quand c’est pour le bien-être des enfants, ou pour un événement exceptionnel. Une fête familiale est prévue chez l’autre parent sur un de vos weekends de garde, vous êtes prévenu(e) à l’avance et votre enfant veut y assister ? Pourquoi refuser à part pour le plaisir d’embêter l’autre et la rigidité de ne pas adapter les arrangements.

Le but est justement de poser un cadre qui puisse être adapté en fonction des situations, des urgences, des exceptions… D’où l’idée, encore et toujours, de prendre les décisions en bonne intelligence…

3/ Refus de communiquer dans la coparentalité

Comme on l’a évoqué précédemment, le refus de communiquer est une barrière infranchissable dans une coparentalité saine. La communication est cruciale pour coordonner les décisions parentales, résoudre les conflits, et répondre aux besoins des enfants. Un ex qui refuse de parler empêche toute résolution constructive des problèmes, laissant les enfants dans une situation instable et conflictuelle. Communiquer uniquement par messages courts (le fameux « ok » !) pour des questions importantes, utiliser un ton agressif, sarcastique ou méprisant, interrompre constamment l’autre parent, faire des reproches incessants, ne pas répondre…

Tous ces comportements toxiques sont des moyens de vous punir émotionnellement. Votre ex vous ignore intentionnellement pour se venger, vous contrôler et vous polluer. Alors que le résultat est que son comportement est en fait un poison pour la coparentalité et donc pour vos enfants…

4/ Dénigrement constant

Quand votre ex se moque de vous, tente de vous rabaisser ou vous dénigre, il cherche à vous atteindre pour vous ôter votre confiance en vous, notamment en tant que parent. Quand il parle mal de vous devant les enfants, il empoisonne leur perception qu’ils ont de vous et sape votre autorité parentale.

Ce dénigrement peut vous faire douter de votre valeur en tant que parent. bien entendu, il ne faut pas vous laisser atteindre et conserver cette confiance en vous afin de rester indifférent(e) à ces attaques. Ce n’est pas évident surtout au début où on se sent souvent vulnérable dans son rôle de parent solo, et si la séparation s’est mal passée.

5/ Incapacité à reconnaître ses torts

Un ex qui ne reconnaît jamais ses torts est incapable de participer à une coparentalité saine. Cette attitude rigide rend impossible toute discussion ou compromis pour faire avancer les choses. Sans reconnaissance des erreurs, il n’y a pas de place pour la compréhension, ou la résolution des conflits, ce qui est essentiel pour le bien-être des enfants.

Une personne qui ne se remet jamais en question bloque la communication. Ce comportement est sans doute pour quelque chose dans votre séparation aussi il n’est pas surprenant que votre ex l’utilisé également pour pourrir votre relation parentale. Il ne voit pas le mal que cela fait aux enfants puisque de son point de vue, il a toujours raison.

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6/ Mensonges permanents

Pire encore, quand votre ex ment constamment, il devient impossible de construire une base de confiance, essentielle pour une coparentalité saine. Les mensonges créent un climat de méfiance, empêchant toute communication efficace. Si votre ex fait ce qu’il veut de sa vie maintenant, il doit rester fiable dans son rôle de parent.

Or, ce n’est pas le cas et il ment sur tout, tout le temps. Ses retards, ses absences, son planning, la présence d’une belle-mère ou d’un beau-père, etc… Les enfants finissent par être les grands perdants, ne sachant pas à qui se fier. Ce manque de sincérité empêche toute collaboration harmonieuse et met en péril la stabilité émotionnelle des enfants.

7/ Ignorer les besoins des enfants

Un parent qui place ses propres besoins avant ceux de ses enfants démontre un égoïsme incompatible avec une coparentalité saine. Ce comportement peut conduire à des décisions égoïstes qui négligent les besoins émotionnels et physiques des enfants. Il arrive après une séparation, qu’un des deux parents déconnecte de sa réalité pour revivre une vie de célibataire par exemple, ou ne pense plus qu’à son travail. Dans les deux cas, il compte sur l’autre parent pour tout gérer et ne se préoccupe pas de l’impact que cela a sur les enfants.

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8/ Instrumentalisation des enfants

Si votre ex manipule vos enfants pour obtenir ce qu’il veut ou pour vous nuire, il utilise les enfants comme des instruments. Cela crée un environnement toxique où les enfants sont pris dans un conflit de loyauté. Utiliser l’enfant pour transmettre des messages à l’autre parent, le charger de responsabilités qui ne sont pas de son âge, ou le mettre dans une position inconfortable face au conflit parental….

Cette manipulation peut les amener à se sentir divisés, coupables et déchirés entre leurs parents, ce qui nuit gravement à leur développement émotionnel. C’est un comportement intolérable et il faut autant que possible protéger vos enfants de cette instrumentalisation.

9/ Manipulation par les enfants

Dans la même logique que l’instrumentalisation, mais pire encore, la manipulation. Un parent qui manipule ses enfants pour arriver à ses fins, et la plupart du temps c’est pour nuire à l’autre parent, est un parent toxique. Votre ex peut utiliser les enfants pour maintenir un contrôle sur vous, que ce soit en les empêchant de vous voir ou en limitant votre autorité. Son but est de saper votre autorité et d’abîmer la relation que vous avez avec vos enfants. Ce comportement est ce qu’on appelle de la manipulation parentale et elle place les enfants au centre du conflit, ce qui est extrêmement préjudiciable à leur bien-être.

10/ Menaces constantes

Recevoir des messages menaçants de la part de votre ex crée un environnement de peur et de tension. Par ce biais, il instaure la peur pour maintenir le pouvoir sur vous, afin d’obtenir ce qu’il veut si le divorce est en cours, pour la pension alimentaire ou le droit de garde par exemple…

C’est une forme d’abus qui va au-delà de la coparentalité toxique. Les enfants, témoins de cette violence, peuvent être profondément traumatisés, ce qui aggrave encore la situation. Il devient clair que la coparentalité saine est un objectif irréaliste dans ce cas de figure et qu’il est alors nécessaire de vous faire accompagner et aider, psychologiquement mais aussi par un médiateur/une médiatrice et par un(e) avocat(e) dans vos démarches.

Les comportements qui empêchent une coparentalité saine : conclusion

On le voit, la coparentalité n’est pas toujours facile à mettre en place. Il est normal que des ajustements soient nécessaires après une séparation, le temps que tout le monde prenne ses marques, parents et enfants. La vie de famille monoparentale n’est pas évidente au début et en tant que maman solo ou papa solo, il faut réussir à se créer, pour soi et pour ses enfants, un nouveau cadre de vie sécurisant et stable.

Malheureusement, l’autre parent est parfois totalement réfractaire à une coparentalité saine. Par ego, par vengeance, par bêtise et aussi par manipulation ou toxicité hélas, il adopte alors tout ou partie des comportements cités précédemment, ce qui rend impossible une bonne entente entre les deux parents. Et impossible aussi une vie saine et harmonieuse pour les enfants qui se retrouvent malgré eux témoins, victimes ou objets de la manipulation de leur père ou de leur mère.

Gérer une coparentalité toxique à cause de l’autre parent

Ces comportements immatures, malsains ou toxiques ne se soucient pas du bien-être des enfants. Cela dresse un tableau bien sombre de ce que peut devenir la coparentalité. Mais il est important d’en parler car cela arrive bien trop souvent. La manipulation parentale abîme les enfants qui se retrouvent piégés dans un conflit de loyauté entre leurs deux parent et qui ne peuvent pas grandir dans un climat sain.

Si vous subissez un ou plusieurs de ces comportement de la part de votre ex, vous devez impérativement poser vos limites pour votre bien-être et celui de vos enfants, pour votre sécurité émotionnelle et votre équilibre. N’hésitez pas à vous faire accompagner selon votre situation si vous ne parvenez pas à trouver de solutions.

Si vous en ressentez le besoin, Parler d’amour propose un accompagnement personnel en ligne avec une psychopraticienne afin de vous aider à traverser une période difficile, une situation douloureuse, un moment compliqué ou qui vous pose question. N’hésitez pas à aller voir dans notre onglet SOS Accompagnement Perso les formules proposées en ligne.

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