Les hauts de Hurle-Vent est l’unique roman d’Emily Brontë, dont la soeur, Charlotte a écrit elle aussi un autre chef-d’oeuvre : Jane Eyre. Un roman stupéfiant à l’ambiance particulière et aux personnages fascinants.
Les Hauts de Hurle-Vent : résumé
Lorsque Mr Earnshaw ramène d’un voyage un enfant abandonné, Heathcliff, les réactions de ses enfants évoquent les orages qui s’abattent sur le domaine des Hauts du Hurlevent. Le fils Hindley n’accepte pas cet enfant sombre et lui fait vivre un enfer. La fille, Catherine, se lie très vite à lui, d’un amour insaisissable et fusionnel. Tous trois grandissent, dans cet amas de sentiments aussi forts qu’opposés. Heathcliff devient un homme sans scrupule, qui jure de se venger des deux hommes ayant empêché le déploiement de son amour : Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine. La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif. Dans les paysages sauvages et immuables des landes du Yorkshire, les déchirements sont nombreux, et cohabitent dans une passion extrême et des tourments destructeurs…
Les hauts de Hurle-Vent : mon avis
Tout commence avec l’arrivée de M. Lockwood dans sa nouvelle résidence. Ce personnage servira surtout à faire ressurgir le passé des habitants et anciens habitants de Hurle-Vent. Il sera donc le principal narrateur et, dans sa narration, sera imbriquée celle de Mrs Dean, Nelly, la gouvernante qui va nous raconter tout ce qu’il s’est réellement passé jusqu’à aujourd’hui.
C’est une histoire étrange, farfelue qui se déroule à Hurle-Vent. Un jeune bohémien a été recueilli vers l’âge de 6 ans par Mr Earnshaw, le maître de Hurle-Vent, cette lande perdue. Ce jeune garçon abandonné portera le nom de Heathcliff. Et, si ce dernier se prend d’amitié réciproque pour la fille de Earnshaw, Catherine, dont il va tomber éperdument amoureux, ses relations seront extrêmement néfastes avec Hindley, le fils Earnshaw qui le traitera comme un moins que rien et lui rendra la vie dure. Adulte, Heathcliff voudra alors faire vivre un enfer à Hindley et toute sa descendance ainsi qu’à Edgar Linton qui épouse celle qu’il aime.
Les personnages
A part Nelly, j’ai trouvé tous les personnages détestables à leur manière. Certains sont carrément sadiques jusqu’à faire du mal aux animaux. Et pourtant, on n’a pas envie de les quitter, ils sont littéralement fascinants. Tout comme la plume d’Emily Brontë qui parvient avec une force incendiaire à mettre des mots justes sur la partie la plus sombre de l’âme humaine. Et si le tableau qu’elle dresse est lugubre et violent, il n’en est pas moins sublime.
Le décor
Très peu de description sont faites des décors mais en fermant le livre, j’étais encore plongée dans cette lande perdue, dans ce cimetière ornée de bruyères, dans cette demeure esseulée en haut de la colline, je pouvais presque sentir le vent fouetter mon visage, entendre le trot des chevaux.
Conclusion de ma lecture de Les hauts de Hurle-Vent
Je n’avais jamais rien lu de tel auparavant. Il s’agit d’un roman insolite, à la cruauté sans nom, le thème de la mort y est largement abordé. J’ai été à plusieurs reprises extrêmement émue par la plume d’Emily Brontë et sa justesse émotionnelle et psychologique. Et étonnée aussi d’apprendre qu’elle a vécu recluse avec ses frères et sœurs et qu’elle n’avait même pas 30 ans et qu’elle ne connaissait pas grand chose de la vie et de ses passions quand elle l’a écrit. La fin est douce et permet de souffler un peu après toutes les atrocités que l’on vient de nous décrire, cela offre une perspective sereine.
En bref, j’ai été bouleversée par cette lecture.
Quelques extraits des Hauts de Hurle-Vent :
J’aime le sol qu’il foule, l’air qu’il respire, et tout ce qu’il touche, et tout ce qu’il dit. J’aime tous ses regards, et tous ses gestes, je l’aime entièrement et complètement. Voilà !
Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie
Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l’hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessité. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation ; elle est impossible […].