Une maman, on l’imagine douce, chaleureuse, présente. C’est sans doute une image d’Epinal, mais elle fait du bien. Et surtout, c’est ce que sont la plupart des mamans. Là pour leurs enfants, aimantes. Si des incompréhensions peuvent exister dans une famille, si des tensions apparaissent parfois, il n’en demeure pas moins que l’amour maternel semble inconditionnel. Et à ce titre, il a comme le pouvoir de tout arranger, de tout résoudre. Hélas, ce n’est pas le cas de toutes les mères. Certaines sont distantes avec leurs enfants, peu démonstratives, peu concernées ou carrément absentes. A cause d’un instinct maternel peu marqué, suite à une séparation, plusieurs raisons peuvent l’expliquer. Mais pour les enfants, c’est douloureux à vivre et ça laisse des traces indélébiles. C’est le sens de cette lettre d’une fille pour sa mère. Arrivée à l’âge adulte, elle a eu besoin d’ouvrir son cœur dans cette lettre afin de comprendre. Lettre à ma mère : pourquoi cette distance entre nous ? Voici les mots de tristesse de Justine pour sa mère.
Lettre à ma mère : pourquoi cette distance entre nous ?
« Maman,
Par cette lettre, j’espère trouver des réponses. Sincèrement tout ce que je souhaite, c’est que tu sois en mesure de me les apporter bientôt.
Mais quoi qu’il en soit, aujourd’hui, j’ai besoin de t’ouvrir mon cœur. Après toutes ces années de doutes, de remise en question, de silence, il est temps.
J’avais peur de te dire ce que je m’apprête à t’écrire. Terriblement peur. Car quelque part, cela revenait à te demander : « maman, pourquoi tu ne m’aimes pas ? »
Alors j’ai grandi et je suis en mesure maintenant de formuler cela autrement, de dépasser ma souffrance d’enfant. Mais il n’en demeure pas moins que j’ai besoin de savoir, de comprendre, d’avoir des réponses. De vraies réponses, sincères, même si elles risquent de me faire mal. Ce n’est pas grave, je suis prête à les entendre. A connaitre la vérité, ta vérité.
Donc s’il-te-plaît maman, pourquoi cette distance entre nous ?
Et ne me dis pas que tu ne sais pas de quoi je parle, n’élude pas comme tu l’as si souvent fait. Il n’est plus l’heure des demi-mensonges et des fausses vérités, des non-dits et des secrets.
Je te le réécris, quoi que tu m’avoues, je suis prête à l’entendre. A l’encaisser. Car n’importe quelle vérité sera moins douloureuse que ce malaise, que ces doutes permanents.
Ne comprends-tu pas que depuis toutes ces années cela me bouffe ? Cela m’empêche d’avancer, de me construire ? De savoir qui je suis vraiment ?
Tous les enfants ont besoin de repères pour grandir et se construire, et surtout besoin d’amour. Et normalement, ils le trouvent auprès de leurs parents. Moi, je n’ai pas eu cet élan de ta part. Les quelques miettes de tendresse que tu me donnais n’ont pas suffi à me rassurer ni à me construire des souvenirs tendres mère-fille.
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Lettre à ma mère : pourquoi cette distance entre nous ?
Pourquoi sommes-nous comme des étrangères l’une pour l’autre ? Pourquoi as-tu laissé ce fossé se creuser entre nous, sans jamais m’en expliquer les raisons ?
J’ai bien quelques idées sur les causes de cette distance que tu as toujours mise entre nous. Même petite, je comprenais déjà que cet instinct maternel dont on parle pour désigner l’amour d’une mère pour son enfant, tu en étais dépourvue. Mais cela ne m’a pas empêché de t’aimer. Je t’aimais comme une petite fille aime sa maman, d’un amour absolu qui ne s’explique pas, innocent, naturel, spontané.
En retour, j’avais souvent droit à ta froideur, à tes silences, à ton absence. A ces phrases qui sonnaient comme des couperets « je n’ai pas le temps », « va jouer dans ta chambre », « arrête un peu avec tes câlins… »
Imagines-tu seulement l’impact que de tels mots peuvent avoir sur une petite fille ?
Tu vas me dire que oui, que ma grand-mère, ta mère, n’était pas une femme démonstrative ou aimante. Qu’il s’agit de pudeur, que « tu n’en es pas morte ! »
Depuis toutes ces années, j’ai déjà une partie de la réponse, je le sais. Seulement, ce que je te demande aujourd’hui, c’est d’aller jusqu’au bout, de me parler sans tabou. Dis-moi enfin ce que tu as sur le cœur, toi aussi.
J’en ai besoin pour me libérer de ce poids qui m’étouffe depuis trop longtemps. Je n’ai pas honte de le dire, j’en ai besoin pour avancer dans ma vie de femme. Et aussi, dans l’avenir, dans mes envies de devenir mère.
J’ai envie de devenir une maman aimante, maman, sans avoir honte, sans scrupules ni fausse pudeur. Sans me dire que je vais reproduire un schéma héréditaire, familial contre lequel je ne peux pas lutter.
Alors j’espère que tu sauras entendre mon appel et que nous pourrons peut-être avoir une vraie discussion à cœur ouvert à ce sujet. Ou à défaut, que j’aurais au moins une réponse de ta part.
Je compte sur toi, je t’embrasse maman. Ta fille, Justine. »