Il existe une expression bien connue de tous qui dit « Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle s’interdit. » (Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray). J’ai longtemps connu cette sensation avec toi. Pendant longtemps, tu as été l’objet de ma tentation, ce fruit défendu que je voulais absolument, tu incarnais si bien ce désir, représentais l’image même de l’interdit, cette idée du Carpe Diem… Mais cela ne m’a pas apporté ce que j’espérais. Céder à la tentation, te céder, cela a fini par me perdre. Alors j’ai arrêté de succomber, et je t’ai résisté, pour mon bien-être, mon équilibre, mon self-estime. Aujourd’hui, je te le dis, je ne céderai plus à la tentation.
Lettre à mon ex : je ne cèderai plus à la tentation
« Discuter avec la tentation, c’est être sur le point d’y céder. » Miguel de Unamuno
Cela faisait longtemps que tu n’étais pas revenu me hanter. Me tenter. Que tu ne t’étais pas immiscé insidieusement dans mes pensées pour m’en faire perdre le fil. Que tu n’avais pas essayé de réveiller d’anciennes sensations, d’anciennes émotions. Pour me chambouler, bouleverser mes certitudes. Jouer, aguicher, tenter, me tenter. Avec ce désir entre nous qui n’avait besoin de rien pour ressurgir si facilement, si rapidement.
Cette forte, si forte, tentation. De laquelle tu uses et abuses au gré de tes envies pour me posséder à nouveau. Et réveiller ainsi de vieilles sensations. Pas si vieilles que ça…
Elles ne sont qu’enfouies au fond de moi, elles n’ont pas disparu. Je les ai mises de côté dans ma tête ainsi que mes sentiments pour toi, tapis au fond de mon cœur pour ne plus avoir mal. J’en avais marre de pleurer, de souffrir. De t’attendre et de t’espérer. En vain.
Alors j’ai pris ma douleur à bras le corps et j’ai réussi à ne plus vivre uniquement à travers toi. À ne plus me réaliser qu’à travers ton regard. À ne plus attendre ta présence. À ne plus t’espérer encore et encore. Cela aura été un travail de longue haleine. Jour après jour. Une lutte acharnée entre mon cœur qui battait pour toi et ma raison qui me disait de m’éloigner.
Prise entre le marteau et l’enclume. Attirée comme un aimant, ravivée comme la braise, dépendante, assujettie à toi, asservie à tes désirs. Une vraie marionnette. Une poupée de chiffon. Pleine d’un amour inutile. Impossible. Interdit. Pion de ton jeu et de tes propres règles.
Manipulée ? J’espérais tant que non. Que l’amour véritable avait existé entre nous. Et là… Tu reviens enfin mais avec ces mots déplacés. Qui n’ont plus lieu d’exister entre nous. Avec ce désir latent, cette tentation insidieuse, cette pulsion du moment.
« Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu’elle ne s’éloigne. » Epicure
Que crois-tu ? Que je vais t’accueillir, te satisfaire, te dire oui, accepter tes caprices, tes jeux malsains ? M’offrir à toi pour assouvir le désir que tu n’as plus pour elle ? Mais tu as choisi. À toi d’assumer.
L’aimes-tu encore ? Je ne sais même plus.
La désires-tu ? Apparemment pas assez, pas souvent, pas comme tu le souhaites.
Alors tu crois que notre passé commun, malsain même te donne des droits sur moi ? Un instinct de propriétaire ? Qu’à force de compliments, de mots doux, tu arriveras à me faire craquer, céder ?
Non ce temps est révolu. Mes sentiments pour toi étaient purs, sincères, vrais. Mon amour, réel et je t’aurai attendu, tu le sais. Mais tu as fait un choix, ton choix, pris une décision irrévocable. De sacrifice, de raison, ou d’amour ? Motivée par les habitudes, la sécurité de ta zone de confort ? Peu importe.
Tu as choisi de rester dans cette vie, loin de moi. Et à ce titre je ne te dois rien et tu n’as pas le droit de me demander quoi que ce soit. Tu n’as plus aucun droit sur moi. Aucune faveur à quémander. Aucune pulsion, aucun caprice ne te seront accordés.
Tu as perdu tous ces droits le jour où j’ai réalisé que tu ne m’aimais pas comme je le pensais. Où j’ai réalisé que je n’étais qu’un pion dans ton jeu malsain d’adultère. Que jamais je ne serai l’élue de ton cœur et la femme de ta vie. Je n’ai été qu’un passe-temps, un jeu, un défouloir à pulsions, une femme d’une nuit, une femme dont on ne parle pas. Celle qu’on dit vouloir plus que tout depuis toujours mais pour laquelle on ne prend aucun risque.
L’amour a du mal à s’accommoder des mots sans relief, de la tiédeur des sentiments et de l’inexistence des actes.
Aimer, ce n’est pas ça. Je ne veux pas de cet amour là. Alors tu reviens et je te laisse le bénéfice du doute c’est vrai même si je sais maintenant qu’à chaque fois le scénario sera le même. Une triste rediffusion sans saveur. Une tentative de séduction sans profondeur. Un manque de respect de plus en plus insupportable qui m’a fait prendre conscience que l’amour, non ce n’est pas ça, que tu ne m’aimes pas.
« A propos, je t’aimais. Je te le dis à présent parce que ça n’a plus d’importance. » Jean-Paul Sartre.
Alors reste avec elle. Désire la ou pas, aime la ou pas. À ta façon. Mais dis-toi que moi, je suis loin de tout cela maintenant.
J’ai brisé les chaînes qui m’attachaient à toi, cassé le fil de la marionnette que j’étais et avec laquelle tu pouvais jouer à ta guise.
Tu ne peux plus me contrôler, me faire aller où tu veux, me persuader, me convaincre, me faire céder. Je suis libre. De toi, de notre histoire. De cette tentation malsaine. De l’amour que je croyais éprouver pour toi.
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