Une magnifique lettre d’Amour triste de Sam que je remercie à nouveau de partager sa plume ainsi !
Lettre d’amour triste
Je me suis demandé en regardant partout autour de moi, qui pourrait un jour te remplacer, qui pourrait un jour occulter les sentiments qui restent en moi.
En imaginant les histoires qu’on pourrait vivre, en imaginant les vies, les avenirs, comme dans les films de Jean-Pierre Jeunet, avec des transitions sans fondus, des images qui s’enchaînent vite pour retracer une vie en quelques secondes.
Assis à des terrasses écoutant parler les gens, j’écoutais, je rêvais, j’imaginais.
Mais toujours, toujours je rêvais à toi.
Et je me suis demandé s’il y avait un nombre d’aventures, un nombre de jours au-delà duquel on oublie
Comme une date limite.
Mais l’amour n’a pas de limite.
Le mien n’en n’avait pas.
J’aurais dû en mettre n’est-ce pas ?
Oui, je sais.
Ne pas y croire trop, ne pas imaginer partager ton quotidien, tes faiblesses, tes forces, tes lourdeurs, tes légèretés, tes histoires.
Tous ces moments qui deviennent les nôtres et qui font une vie.
Non, je n’ai pas freiné mes élans, je n’ai pas calculé, ni pensé qu’il me faudrait garder un peu d’essence pour revenir.
A quoi ça sert d’aimer si c’est pour ne rien vivre en plein cœur, de tout son cœur ?
Aujourd’hui, j’aimerais que des larmes coulent, j’aimerais pleurer, pour évacuer ce chagrin qui tourne en boucle.
Merde !
Je me suis laissé aller à cet amour-là, sans freins, sans retenues, quel con d’avoir cru être à la hauteur !
J’étais comme lancé sur une autoroute à 200 km/h, debout sur un skate board, je veux dire, juste debout sur une petite planche de bois avec de toutes petites roues, sans casques, sans gants, presque à nu, et surtout, surtout, sans penser au pire.
Et le pire …
Le pire …
Le pire est arrivé.
J’imagine les ambulances, je vois les gyrophares, le lit d’hôpital, et le coma.
Oui. Aujourd’hui c’est comme un coma.
Un coma de toi.
Je vois les gens, je les entends parler, mais rien ne me fait réagir.
J’ai embrassé, sans vraiment aimer, d’autres cœurs, d’autres corps en espérant qu’ils te remplacent.
J’ai écouté sans vraiment ressentir les mots d’amour qu’on me disait.
Je ne les ai pas entendu parce que c’était les tiens que je voulais entendre.
Les tiens…
J’ai plongé dans ces relations qu’on tisse en pensant qu’elles effacent tout, comme on plonge dans des eaux froides pour se rafraîchir.
J’ai plongé en devinant qu’elles seraient vaines.
Alors j’ai crié, pleuré, hurlé ma peine, seul comme un loup qui hurle à la lune.
Parfois toute la nuit.
Parfois tout un jour.
Rien à faire, tu restes là.
Tu sais, il y a des mots qu’on oublie facilement.
Tu n’es pas un mot comme ça.
Il y a des choses qu’on fait qui n’ont pas vraiment d’importance.
Tu n’es pas ces choses là.
Il y a des noms qu’on oublie tellement ils ont peu compté.
Tu n’es pas ces noms là.