Paul Eluard et Helena Dmitrievna Diakonova, plus connue sous le nom de Gala, se rencontrent dans un sanatorium alors qu’ils sont tous deux en convalescence. Ils se marient en 1917. Pour Eluard, Gala restera, même après leur divorce en 1932, sa seule et unique inspiratrice.
Eaubonne? 29 mai 1927
Ma belle, mon adorée, je m’ennuie de toi à mourir. Tout est vide, je n’ai que tes vêtements à embrasser. Ton corps, tes yeux, ta bouche, toute ta présence me manquent. Tu es la seule, je t’aime de toute éternité. Toutes les détresses que j’ai subies ne sont rien. Mon amour, notre amour les brûle. Quand tu reviendras, je veux te parer merveilleusement. Donne-moi la taille pour les pyjamas (!!!). Je veux pour toi tout ce qu’il est possible d’avoir, tout ce qu’il y a de plus beau. Reste le moins longtemps possible absente. Reviens vite. Sans toi, je ne suis plus rien. Tous les autres désirs je les réalise en rêve. Le désir que j’ai de toi, je le réalise dans la réalité. Il absout la réalité.
Gala, mon dorogoï, ma toute aimée, depuis toujours, reviens le plus vite possible. Rien ne vaut que nous nous privions ainsi l’un de l’autre. Ici tout va bien, malgré ma tristesse. […]
Source : Les plus belles lettres d’amour d’Héloïse à Eluard