Lettre de déclaration d’amour à mon fils
Par Audrey
« Le plus difficile dans la maternité, c’est cette inquiétude intérieure que l’on ne doit pas montrer ». Audrey Hepburn
Tu as été mon miracle, tu es devenu depuis ma raison de vivre, de me battre, de tenir le cap certains jours. Mon espoir, ma fierté, mon tout.
Et pourtant…
L’instinct maternel. Cette sensation unique, puissante, innée, je l’ai attendue longtemps. J’ai cru que je n’aurais jamais cette envie de maternité. Pourtant, jeune fille, je me souviens que je parlais d’avoir une famille nombreuse, je voulais quatre enfants !
Et puis avec les années, devenue jeune femme, les études, le temps qui passe, d’autres projets, les 25 ans passent et cette envie n’est toujours pas là. J’ai été autonome et indépendante très tôt mais la vie n’a pas mis sur mon chemin celui avec qui cette envie d’avoir un bébé aurait été une évidence à 25 ans. Aujourd’hui, les femmes ont souvent leur premier enfant de plus en plus tard, études et carrière obligent, alors il n’y avait pas de culpabilité en moi, ni l’impression d’être différente, juste cette question parfois : vais-je vraiment un jour ressentir cette envie, ce besoin ? Quand saurais-je si je suis prête à devenir mère ? (depuis, je sais qu’il n’y a pas de réponse à cette dernière question, on n’est jamais prêt à être parent, on en a envie mais on apprend sur le tas, on le devient).
Les années ont défilé, 26, 27, 28, 29 ans et toujours rien. Des enfants autour de moi mais mon électrocardiogramme restait plat et mon horloge biologique éteinte, pas de tic-tac à l’horizon.
Et soudain, le déclic s’est produit, l’horloge s’est affolée. Pas de réveil en douceur mais un bip incessant comme si un compte à rebours était lancé, réveillant mon envie de maternité comme une déferlante, un raz de marée. Tout à coup, c’est devenu une obsession ; comme un manque au plus profond de moi.
Comment quelque chose qu’on ne connait pas peut-il nous manquer à ce point ?
La sensation était autant physique que psychologique, j’avais comme un vide dans mon ventre, un appel et les larmes aux yeux à la vue d’un bébé. Je me rappelle cette vague d’émotions incontrôlables alors que je tenais mon neveu dans mes bras. Je n’ai pas eu l’impression de faire un transfert mais plutôt la sensation que tout devenait clair, évident. Que si je pouvais être une vraie tata, aimante, alors je pouvais, j’avais le droit d’être mère.
Quand tu étais dans mon ventre, malgré une grossesse difficile à la fin, j’ai toujours eu ce sentiment que j’étais invulnérable, à nous deux nous étions forts. Peut-être parce que tu étais déjà mon petit super-héros ?
Tu es né par césarienne en urgence. Cela a été un choc. Aujourd’hui encore j’ai du mal à en parler. Culpabilité ? Honte de n’avoir pu te mettre au monde naturellement ? Je ne sais pas…
Mais le souvenir que je veux garder, et pour cela je ne remercierai jamais assez la puéricultrice de la maternité qui a su trouver les mots, c’est ce moment où je t’ai parlé mon bébé, pour te demander pardon et t’expliquer pourquoi tu as dû sortir de mon ventre aussi brutalement. Mes larmes ont coulé, c’était le deuxième jour après ta naissance. C’est à ce moment-là, une fois que j’ai réussi à me pardonner, que mon instinct maternel a explosé et que je me suis enfin sentie digne d’être ta maman.
Tu as bouleversé ma vie, fait de moi une maman, appris ce qu’est l’amour inconditionnel, pur, éternel.
Sommes-nous fusionnels, trop, mal ? Cela n’a pas toujours été simple, je me suis souvent sentie dépassée, indigne, pas à la hauteur mais jamais je ne me suis posée cette question de cette façon. Ce sont certaines personnes qui ont suscité cette interrogation avec leur fameux « il faudrait peut-être couper le cordon ». Je déteste cette métaphore si culpabilisante, si jugeante ; peut-on couper le cordon avec son enfant alors qu’il n’a pas 3 ans ? Et d’autant plus lorsqu’on se retrouve maman solo ?
Je crois qu’à certains moments de doute, d’angoisse, je me suis sentie submergée et je trouvais qu’il n’y avait rien de plus difficile dans la vie que d’être mère. L’amour maternel est instinctif et puissant, sans aucune comparaison possible mais le rôle de mère, encore plus de maman solo, est angoissant, usant parfois, épuisant souvent. Il n’y a rien de plus stressant que d’être dans ce rôle de référent permanent, de pilier, de repère.
En effet, je l’avoue, parfois je crie, je perds patience. A d’autres moments, je me sens dépassée par cette responsabilité que tu représentes et l’angoisse me serre le ventre. Souvent j’ai peur de ne pas pouvoir t’offrir la vie que tu mérites et les larmes coulent. Toutes ces émotions sont démultipliées depuis que nous ne vivons plus que tous les deux mais à aucun moment elles ne prennent le pas sur ma responsabilité de maman et cet amour inexplicable qui nous lie.
Je sais que j’ai fait des erreurs et j’en fais encore, je sais que mon amour pour toi ne doit pas être synonyme de sacrifice mais t’aimer mal, t’aimer trop ? Je ne me pose pas la question, je t’aime, tout simplement. Ce lien de chair et de sang, de cœur, naturel, absolu, est unique. Cet amour inconditionnel me ferait presque croire en l’immortalité des sentiments. C’est omniprésent, tu es toujours là, même quand tu es ailleurs car tu fais partie de moi, même si je ne suis pas que maman, mais tu définis une partie de la femme que je suis devenue.
Tu m’as appris plein de choses du haut de tes quelques années de vie ; tu me donnes chaque jour des leçons de joie, d’amour, de vie. Tu n’as pas juste comblé un manque, un besoin ou une envie, tu m’as fait découvrir la plus belle des relations, la plus pure qui puisse exister entre deux êtres et si j’ai douté à une époque de l’existence de mon instinct maternel, depuis ta venue au monde tout est devenu limpide.
Mon grand bébé, mon petit bonhomme, mon bonheur toujours et ma douleur parfois. Tu comprends déjà tellement de choses grâce à ta sensibilité, ton sixième sens et ton sens si aigu de l’observation, mais je ferais tout pour que tu gardes ton innocence, ton espièglerie, ton insouciance, ta joie de vivre. Ton sourire efface toutes les larmes de douleur et d’angoisse.
Je voudrais terminer ce texte en te disant ceci, mon fils :
– Tout d’abord, merci. Oui merci d’avoir changé ma vie, fait de moi une maman comblée et fière, battante. Merci de me montrer que oui, la vie est belle. Continue de me faire croire en la joie de vivre et en l’amour.
– Ensuite, évidemment, te le redire encore une fois, je t’aime. De la façon la plus belle, saine, pure qui soi, je t’aime à l’infini.
– Et pour finir, je vais te faire la promesse solennelle d’être toujours là. Tu es ma raison de vivre et d’avancer. Les angoisses ont été trop présentes. Mais pas l’échec. C’est hors de question. Je te promets de toujours rester ta maman qui t’aimera plus que tout et je te jure de redevenir celle, pleine de vie, qui t’a donné naissance. Avec qui tu pourras toujours rire, pleurer, jouer, parler, apprendre, découvrir, grandir, vivre.
Devenir l’homme que tu mérites de devenir.
Pour toujours et à l’infini, je t’aime.
Maman
Cette lettre existe aussi en anglais : Love letter to my son
Mon dieu,
Mon cœur se serre mes larmes coulent il est 5h15 du matin…
Maman solo a 31 ans, je revais d’une famille nombreuse adolescente, ensuite je ne suis jamais tombée sur le bon.. ou peut-être que si mais je ne l’ai pas compris, ensuite les années ont filées oui,.. un soir je l’ai rencontré, notre relation fut courte, très me trop, et j’étais tombée enceinte de toi mon trésor! Dés lors je me suis battue pour toi, je me suis démerdée seule, j’ai pleuré tant de fois, quand je t ai mis au monde par voie basse malgré le cordon autour de ton cou j’ai enfin compris ce que les copines disaient…. et pourtant ce n’est qu’au 3ème jours, quand je n’ai pas cesser de pleurer pendant 5h, lorsque je remettais tout en question que j’ai compris a quel point tu était devenue ma vie, qu elle avait été ma vie sans toi?! Tu es devenu ma raison de vivre, celui pour qui je résisterai contre vents et marées. Tu auras 9 mois dans 9 jours et ce texte décris bien plus ce que je ressens que je ne pourrai l’exprimer un jour.. je t’aime tellement petit d’homme!