Une lettre de libération intérieure ou émotionnelle est un outil thérapeutique utilisé pour exprimer et libérer des émotions négatives ou des pensées pesantes. Vous ressentez une charge émotionnelle forte ces derniers temps ? Vous avez pris conscience de certains blocages, d’un besoin de guérison émotionnelle ? Cette lettre va vous permettre d’exprimer vos émotions. Mais aussi vos peurs, vos frustrations ou vos possibles regrets, souvent en lien avec des expériences ou des relations passées. Par l’écriture, en complément d’une thérapie, d’un accompagnement ou dans le cadre de votre développement personnel, vous allez vous libérer d’un poids intérieur. Pour vous aider à savoir comment faire, voici un modèle de lettre et des conseils d’écriture.
Lettre de libération intérieure : qu’est-ce que c’est ?
Une lettre de libération intérieure ou émotionnelle est un exercice d’écriture. C’est une démarche épistolaire qui se passe entre vous… et vous ! Voyez-le comme un rituel pour vous libérer d’un trop-plein émotionnel. Comme un temps que vous vous offrez pour l’évacuer. Et ainsi lâcher prise sur tout ce qui vous tourmente, vous pèse, vous blesse.
Concrètement, cette lettre est une technique d’écriture thérapeutique pratiquée en art-thérapie. Elle s’inscrit dans un souci de développement personnel et de guérison émotionnelle. Vous pouvez écrire cette lettre dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique ou juste pour vous-même. Parce que vous en ressentez le besoin, ou que c’est le bon moment pour vous.
Elle est un moyen puissant de se reconnecter à soi, favorisant ainsi une meilleure santé mentale et émotionnelle.
Écrire pour soi
Généralement, cette lettre de libération est une lettre personnelle qui s’adresse à la personne qui l’écrit. A vous-même donc. Cela n’a rien d’étrange, rassurez-vous, c’est un moyen efficace de poser des mots concrets sur des émotions parfois abstraites.
Toutefois, en l’écrivant, vous allez penser à une personne ou une situation en particulier car cette lettre libératrice est liée à votre passé amoureux ou familial. Si vous écrivez à une autre personne, imaginez-la comme la lectrice idéale pour vos émotions brutes. Si vous écrivez à vous-même, considérez-la comme une conversation avec votre moi intérieur blessé.
Que vous l’écriviez en vous adressant à quelqu’un d’autre ou à vous-même, retenez bien que c’est pour vous que vous le faites. Ne vous mettez pas de pression inutile, soyez dans la bienveillance envers vous-même et l’auto compassion.
En effet, l’objectif principal n’est pas de l’envoyer à cette personne. L’acte d’écrire la lettre est le processus thérapeutique en lui-même.
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Pourquoi écrire une lettre de libération intérieure ?
L’idée est de laisser libre cours à vos émotions, sans filtre ni censure. Vous pouvez exprimer votre colère, votre tristesse, votre déception, votre ressentiment, vos regrets. Cette lettre est votre exutoire, votre espace privé d’expression, pour exprimer des sentiments refoulés qui peuvent vous empêcher d’avancer.
Plusieurs situations peuvent expliquer ce besoin d’écriture. Situations qui occasionnent une souffrance, une charge émotionnelle lourde, un conflit intérieur. Il peut s’agir d’une rupture amoureuse difficile, d’un conflit familial non résolu, de la trahison d’un proche ou encore d’un deuil pas encore fait.
En dehors de situations liées à une autre personne, cela peut aussi venir parachever un travail introspectif que vous avez commencé. Afin de vous libérer de vos croyances limitantes, de pensées négatives, d’émotions polluantes.
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Comment procéder ?
Des conseils concrets
Ce n’est pas un travail d’expression écrite mais un espace libre de tout jugement. Il n’y a pas de règles strictes. Votre écriture doit être honnête et spontané(e), sans vous soucier de la structure.
Choisissez un endroit calme et un moment où vous êtes seul(e). Un moment où vous avez le temps, sans distractions, afin de vous permettre de vous connecter avec vos émotions.
Expliquez pourquoi vous vous écrivez cette lettre. Il peut s’agir d’un besoin de libération intérieure, de guérison émotionnelle et/ou de fermeture pour vous libérer d’une situation. Cela peut être tout cela à la fois.
N’ayez pas peur d’exprimer vos émotions telles qu’elles viennent, sans filtre ni tabou. Parlez des effets que cette situation, cette peur, ce blocage ont sur votre vie, comme le stress, la tristesse ou toute autre émotion. Réfléchissez à ce que vous voulez laisser derrière vous et ce dont vous voulez vous débarrasser. Cela peut inclure des peurs, des regrets ou des blessures.
Prenez du recul avec cette situation, cette croyance, ce blocage, cette émotion. Considérez ce que vous avez appris et la leçon que vous pouvez en tirer.
Exprimez votre souhait de vous libérer de ce qui vous entrave, vous pèse, vous fait du mal. Usez d’affirmations positives pour fixer votre intention de libération comme une résolution claire.
Prenez le temps de la gratitude pour vous remercier de votre courage, de votre force et de votre résilience. Remerciez-vous d’avoir pris ce temps de réflexion pour faire face à ce qui vous blesse.
Le but de votre lettre
Le but est de vous permettre de libérer des émotions refoulées et de trouver un certain soulagement en exprimant ce qui vous pèse. En mettant vos pensées sur papier, vous entamez ou poursuivez votre travail de guérison émotionnelle en apprenant à mieux vous connaître.
Après avoir écrit votre lettre, n’hésitez pas à la relire, même à voix haute, pour placer votre intention et l’ancrer dans votre réalité de vie. Et à réfléchir à ce qui a été exprimé et ressenti de façon quasi intuitive.
Ensuite, vous pouvez choisir de la brûler, de la déchirer, de la garder précieusement ou de la jeter. Le rituel de destruction physique de la lettre peut symboliser la libération définitive de vos émotions négatives et de vos pensées pesantes. Mais la conserver peut aussi vous aider à voir votre progression et le chemin parcouru. Le plus important est le processus d’écriture lui-même et ce que cette lettre représente pour vous.
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Lettre de libération intérieure : notre exemple
« Cher/Chère moi,
Aujourd’hui je ressens le besoin de m’adresser directement à toi et de te parler de tout ce qui ne va pas et que je ne veux plus dans ma vie.
Il est grand temps pour moi de m’exprimer sur mes émotions et mes sentiments, de me prendre en considération.
Je sais, j’ai retardé ce moment, tous les prétextes sont bons quand on a peur de se confronter à sa vérité.
Mais il le faut, j’en ai besoin et envie, et je me sens prête. Prête à me remettre au centre de ma vie, et pour cela je sais que je dois m’écouter et me libérer des poids que je porte depuis trop longtemps.
Oui, il est temps pour moi de m’autoriser à ressentir pleinement les choses et à libérer tout ce qui m’entrave. Le passé, les pensées parasites, les émotions négatives, les expériences douloureuses répétées.
En comprenant enfin que les garder en moi m’empêche d’avancer, je fais cette démarche libératrice.
J’ai compris que je gardais tout cela en moi car j’avais peur de ne plus rien ressentir si je m’en défaisais. C’est un curieux paradoxe de vouloir continuer à être triste, en colère, malheureuse. Mais au moins, cela me permettait de légitimer ma souffrance, de me rattacher à ce passé, douloureux, mais toujours réel.
Parce que sinon, j’avais l’impression que j’allais affronter le vide à tous points de vue. Comme un vide intérieur. Un vide émotionnel, relationnel, dans ma vie. Que me restait-il si je ne faisais plus revivre mes souvenirs et leurs émotions associées ?
Alors pendant trop longtemps j’ai préféré continuer à avoir mal pour me sentir exister, confondant ma souffrance avec de la nostalgie nécessaire.
Je me suis trompée, et je le sais désormais. Il faut accepter de lâcher prise sur sa douleur, la laisser partir pour pouvoir reprendre le contrôle de sa vie, et revivre vraiment.
Tout ce temps, j’ai laissé mes peurs et mes doutes guider mes pensées et mes actions. Et j’ai donc répété les mêmes erreurs, créant un schéma nocif dans lequel je me suis perdue. Trop souvent, j’ai laissé le passé influencer mes choix présents.
Mais j’ai réalisé que je m’étais enfermée seule dans ce cercle vicieux et qu’il ne tenait qu’à moi de sortir de cette spirale infernale.
Oui j’ai souffert, oui on m’a blessée mais cette souffrance, je ne devais pas m’y attacher désespérément, comme si je ne vivais plus qu’à travers elle. Je n’allais pas perdre ma légitimité en acceptant de ne plus souffrir. Et le rôle de victime, que j’avais été, était en train de me réduire à néant. Je ne me définissais plus que par ce statut. J’avais le droit d’être mal, pessimiste, négative, puisque j’étais victime !
Sauf que ce n’est pas ainsi qu’on guérit, en cherchant à l’extérieur de soi ou en espérant que les choses changent d’elles-mêmes.
Il ne faut pas attendre une explication à tout prix, un pardon ou un merci. Bien sûr, cela aide pour faire son deuil, oublier, avancer.
Mais je refuse aujourd’hui que ma guérison émotionnelle soit conditionnée à quelqu’un d’autre que moi-même. Car je suis la seule à avoir le droit de décider de mon bonheur. La seule à pouvoir me l’autoriser ou me le refuser.
Je laisse partir les rancœurs que j’ai nourries envers moi-même et envers autrui. Je comprends maintenant que le pardon est un don que je fais à moi-même, et je m’offre ce cadeau.
Et aujourd’hui, par cette lettre de libération intérieure, je m’engage à me libérer de ces chaînes invisibles.
Je veux retrouver ma lumière intérieure, ma joie et ma sérénité.
Par ces quelques lignes, je m’engage à croire en moi, à prendre soin de moi et à ne plus me réfugier dans mes peurs ou mon passé.
Je libère tout ce qui me hante. Chaque expérience, qu’elle soit positive ou négative, a été une leçon précieuse. Je choisis à présent d’accepter mon passé sans jugement, de le voir comme une part de mon chemin. Et de poursuivre ma route plus légère, plus confiante, plus déterminée que jamais.
Je fais le choix d’accueillir la gratitude dans ma vie pour les petits bonheurs qui m’entourent et qui apportent de la lumière à mes journées. Mais je choisis aussi de croire en mes rêves et d’en faire des projets de vie. De transformer toutes mes peurs en certitudes, mes non en oui, mes jamais en bientôt.
Je ne me demande plus si un jour je serais heureuse, je choisis de l’être, d’en faire mon état d’esprit tout en acceptant les jours plus tristes comme des signes, des tests ou des aléas.
Et plus que tout, je me fais la promesse à moi-même de me faire confiance, de ne plus laisser rien ni personne me l’ôter, de célébrer ma valeur.
Ma guérison émotionnelle est encore en cours, mais chaque jour je me rapproche davantage de ma sérénité.
Cher/chère moi, tu m’avais manqué depuis tout ce temps et je suis émue et heureuse de retrouver ton sourire et ta force. Bienvenue à toi, et merci d’avoir été cette petite voix intérieure, merci de ne m’avoir jamais abandonnée. »
