Lettre d’une femme qui n’en peut plus du comportement de son homme.
Putain mais c’est quoi ce bordel dans ton coeur tout sec ? C’est quoi ton problème avec moi ? C’est quoi ton problème avec toi ? Comment peut-on autant pourrir la vie de quelqu’un ? C’est quoi ton problème avec l’amour ? Tu ne supportes pas être seul, la solitude tu ne connais même pas, t’es toujours entouré par quinze personnes ou par moi mais ça ne te suffit pas. J’en ai ras le bol, tu m’entends, RAS LE BOL, de te voir faire la gueule du matin au soir avec moi, de t’entendre crier pour un oui pour un non – un torchon mal plié ou ton boulot qui te fait chier – j’en ai ras le bol d’autant plus que, lorsque tu n’es pas avec moi, tu as l’air heureux et épanoui. Comme si j’étais la source de tes soucis.
Tu sais Clément, j’ai donné, oh oui j’ai donné et tu le sais. Je t’ai donné mon énergie, mon amour, j’ai tout fait je dis bien tout fait pour toi : j’ai travaillé sur ma jalousie pour te foutre la paix, j’ai travaillé sur mes plaintes incessantes pour que tu n’aies plus à les écouter, j’ai travaillé sur moi tout entière pour que tu sois comblé. Mais non, ça ne suffit pas à monsieur-je-veux-la-perfection. Excusez-moi monsieur le Marquis, mais là je suis au max, je ne vois pas comment je pourrais être mieux.
En revanche, maintenant que je commence à enlever doucement mes œillères, une chose est certaine : c’est que toi, t’es loin d’être au max. Toi t’es plutôt du genre régression intense, du genre » t’es acquise » je ne fais plus d’effort. Ça ne marche pas comme ça avec moi mon Trésor. Des hommes, il y en a partout, et je commence à réaliser que je t’ai peut-être carrément idéalisé.
Je sais, tu détestes que je parle de nous à mes amis quand ça ne va pas. Mais bon tu vois, je me sens un peu seule à chialer comme une moins que rien toujours en cachette et tu n’as pas à me dicter ce que je peux, dois faire ou ne pas faire (c’est bien, je le réalise après huit ans de vie commune et deux ans de mariage, bravo à moi-même !). Donc oui, hier, j’ai pleuré devant Matthieu et Sandrine. Oui Clément, hier j’ai craqué… Hannn, pas bien hein ? La faible que je suis, j’ai pleuré devant des personnes extérieures, honte à moi hein ? Et bien honte à toi surtout de ne pas être capable de comprendre que l’être humain a des émotions qui ont parfois besoin de sortir surtout quand on vit avec quelqu’un qui trouve ça jouissif de tailler des blessures.
Cette lettre m’a fait du bien, ne changera absolument rien puisque tu sais déjà tout ça. Ecrire ça fait pas mal réfléchir…
Cette lettre existe aussi en anglais : Sample letter to husband about being unhappy