Parce que non, je ne suis pas parfaite et que tu n’as pas à me demander de l’être. Lettre à toi qui rêves d’un idéal qui n’existe pas.
Lettre je ne suis pas parfaite : Alors soit tu me prends ainsi, soit tu m’oublies
J’aimerais. Je voudrais. Moi aussi j’aurais aimé être parfaite, ne pas avoir de névrose, être toujours pimpante et pleine de vie. Je préférerais me lever chaque matin avec un immense sourire aux lèvres et l’envie de changer les choses dans le monde. Etre la petite femme parfaite pour son chéri et la maman forte et battante pour ses enfants. Mais ce n’est pas si simple.
Non. Je ne suis pas parfaite. Et je ne le serai jamais.
Et tu sais quoi ? J’aime la personne que je suis. J’ai mis du temps à m’accepter moi, mes défauts et plus récemment, ma maladie. Mais je suis ce tout qu’ils forment. Je suis MOI, avec mes qualités, ma joie de vivre, mes déprimes, mes défauts, mes névroses, mes peurs, mes excès, ma force et mon caractère.
Jamais, m’entends-tu ? Non, jamais je ne changerai pour toi et pour personne d’autre. Je m’efforce chaque jour à être la meilleure version de moi-même et j’y parviens tant bien que mal. Mais même cette meilleure version de moi-même n’atteint pas la perfection. Et d’ailleurs, qu’est-ce que la perfection lorsque l’on parle d’être humain ? Pour certains, une femme parfaite serait peut-être une bonne à tout faire qui ne râle jamais et dit Amen à tout. Pour d’autres, la femme parfaite serait une fille avec un caractère bien trempé, qui les remettent à leur place.
Et pour toi, c’est quoi la femme parfaite ?
Tu voudrais que je sois à la fois drôle, ouverte d’esprit et sociable. Mais pas trop quand même, parce que sinon je te fais de l’ombre. Tu voudrais que je sois rayonnante et que je te fasse rire à longueur de journée. Mais pas trop quand même, sinon on a l’impression que je fais semblant. Tu voudrais que je ne te parle jamais quand je vais mal, parce que ça te pèse. Mais en même temps, tu ne veux pas que je me confie à d’autres. Tu voudrais que je te laisse sortir tous les soirs de la semaine jusqu’à 4h du matin. Mais tu t’énerves le peu de fois où il m’arrive de rentrer plus tard que toi.
Et moi, dans tout ça ?
Moi aussi je voudrais que tu sois un peu plus comme ça ou un peu moins comme ça. Mais, vois-tu, contrairement à toi, je t’ai accepté dans ton intégralité. En fait, j’aime même tes défauts. Parce que, quand tu n’es pas là pendant plusieurs jours, tout me manque de toi ! Même la façon dont tu râles en permanence, même tes petits reproches, même tes blagues lourdes et vaseuses. Parce que tu es aussi l’homme le plus brillant, le plus fou, le plus déstructuré et le plus attentionné que j’ai connu dans ma vie. Tu es celui qui a fait cogner mon coeur le plus fort. Le seul avec qui j’ai pu me projeter. Le seul que j’ai véritablement aimé.
Mais je ne supporterai pas, à vie, d’avoir cette sensation de ne pas être à la hauteur.
Je ne pourrai pas passer ma vie à essayer d’être « mieux » pour toi. Parce que j’ai déjà fait beaucoup et que, même si on peut changer, évoluer, on reste qui on est. Alors, soit tu me prends ainsi, soit tu m’oublies.