Magnifique lettre d’amour de Hugo à Juliette Drouet : « T’aimer, c’est vivre. »

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Victor Hugo (1802-1855) écrivain et poète de génie savait déjà ce qu’il voulait à quinze ans, lorsqu’il écrit dans ses carnets : « Je veux être Chateaubriand ou rien ».  Ses oeuvres et sa gloire dépasseront celle de son modèle ! Il aura, pendant cinquante ans, une liaison avec la belle comédienne Juliette Drouet, incroyable épistolière.

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Quand tu liras ce papier, mon ange, je ne serai pas auprès de toi, je ne serai pas là pour te dire : pense à moi ! Je veux que ce papier te le dise. Je voudrais que dans ces lettres tracées pour toi tu puisses trouver tout ce qu’il y a dans mes yeux, tout ce qu’il y a sur mes lèvres, tout ce qu’il y a dans mon coeur, tout ce qu’il y a dans ma présence quand je te dis : je t’aime ! – Je voudrais que cette lettre entrât dans ta pensée comme mon regard, comme mon souffle, comme le son de ma voix pour lui dire à cette charmante pensée que j’aime : n’oublie pas !

Tu es ma bien-aimée, ma Juliette, ma joie, mon amour, depuis trois ans bientôt !

Ecris-moi quand je ne suis pas là, parle-moi quand je suis là, aime-moi toujours !

(Il est deux heures du matin, j’ai interrompu mon travail pour t’écrire. Je vais le reprendre.) C’est que j’avais besoin de te parler, de t’écrire, de m’adresser à toi, de baiser en idée tes beaux yeux endormis, de te faire ma prière ! C’est que j’avais besoin de reposer mon esprit sur ton image et mes yeux sur un papier que tu verras !

Dors bien. (J’espère t’aller voir dès que j’aurai fini dans quelques heures. Il me semble que c’est bien long. Quelques heures ! Ce sera bien court quand je serai près de toi.)

Vois-tu, ma Juju, ils ont encore été bien beaux ces jours d’automne mêlés de pluie et de vent dont nous allons sortir. Ne nous plaignons pas de cette année. Elle a été bonne, radieuse et douce. Je pense seulement avec tristesse que tu as eu tes pauvres pieds mouillés et froids.

Tu es une noble créature aimante dévouée et fidèle. Je t’aime plus que je ne puis le dire. Je voudrais baiser tes pieds. Je veux que tu penses à moi.

A bientôt. T’aimer, c’est vivre.

                                      Victor Hugo

Pour plus de lettres de Victor Hugo

 

(Source :http://www.ecrivainpublic-entouteslettres.com/)

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