Maman solo et dépression : Quand la solitude, la fatigue et les angoisses s’emparent de nous
Par Audrey
Aujourd’hui, on parle de burn out comme si le mot dépression était devenu honteux. Dans les deux cas, il s’agit pourtant de la même chose, du même constat : notre corps et notre cerveau sont à bout, le moral en berne, et l’avenir nous paraît très sombre.
Le problème majeur ? La peur du jugement
Lorsqu’on se dit déprimée, socialement parlant, et surtout dans le milieu professionnel, cela passe encore, mais la plupart du temps, quand on révèle son état dépressif, on se sent et on est jugée.
La dépression ou le burn out, peu importe, est une maladie, un état non volontaire, et il est d’autant plus difficile d’en sortir quand on a en face de soi des sceptiques, des personnes jugeantes. Alors même si cela est difficile, ne vous en souciez pas. Eloignez-vous de ces gens et ne pensez qu’à une chose, votre guérison. Vous avez un combat à mener pour vous, pour vos enfants, gagner face à la dépression ! Concentrez-vous sur vos objectifs, résolvez vos problèmes, recentrez-vous sur l’essentiel. Et avant tout, pour mener cette lutte acharnée et gagner ce combat, il faut d’abord comprendre ce qui vous arrive.
A bout de forces
Que l’on admette être en burn out ou en dépression, le résultat est identique, on se retrouve soudainement, après avoir subi des épreuves, accumulé beaucoup de fatigue, présumé de ses forces, totalement vidée. De tout. Physiquement, moralement, émotionnellement. On est confronté à une image de soi qu’on ne connait pas et on ne comprend pas, sur le moment, ce qui nous arrive. Chaque jour est une nouvelle épreuve, chaque réveil, chaque geste du quotidien. Chaque responsabilité, chaque décision à prendre nous semble insurmontable. On se sent impuissante, démunie, incapable de gérer, d’avancer. En fait, c’est cela, on perd subitement ses capacités, du moins on en a l’impression, ses compétences à agir et réagir, et face à la fatigue, aux problèmes si nombreux, notre corps nous lâche, notre cerveau se déconnecte et le tout nous crie STOP.
Que se passe-t-il en premier dans ces cas-là ? La culpabilité prend toute la place. La dépression, comme on le dit souvent, est devenue le mal du siècle. Trop de stress, de pression professionnelle, une vie sociale trop chargée, trop d’obligations que l’on s’impose, une vie privée et familiale chaotique. Si vous ajoutez à cela des conditions de travail difficiles, des soucis de santé et d’argent, tout le monde peut, un jour ou l’autre, sombrer dans un état dépressif.
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Pas seulement déprimer, connaitre un moment de spleen, mais littéralement craquer, se sentir épuisée, à bout de forces, impuissante. Incapable d’affronter le quotidien comme de prendre de grandes décisions, se projeter devient utopique.
Le burn out maternel
Depuis quelques années donc, on entend parler de la dépression sous un nouveau terme plus en vogue, un anglicisme, le « burn out ». On l’utilise pour désigner le domaine professionnel mais il qualifie également de plus en plus la maternité. On l’évoque pour les mamans à bout, épuisées d’assumer leur rôle de mère et leur vie professionnelle, de jongler entre deux vies, de courir sans cesse. Alors il suffit parfois d’un épisode de trop, un conflit avec le père, l’otite du petit dernier, la machine à laver en panne, une énième nuit blanche pour basculer de l’autre côté.
La fatigue est totale, extrême, autant physique que psychique, le corps a besoin de récupérer, le cerveau de s’aérer, de retrouver une paix intérieure pour ensuite pouvoir fonctionner à nouveau de manière optimale. Cet état dépressif confirmé par un médecin, nécessitant parfois un traitement, souvent un suivi, une thérapie, une aide psychologique pour se recentrer sur ses besoins et ses envies, sur soi tout simplement, est soit lié à un événement particulier, un épisode traumatisant soit à une accumulation de plein de choses. Il faut du temps et beaucoup de courage pour en prendre conscience, et accepter son état, afin d’effectuer ensuite un travail sur soi et souvent un changement de vie qui s’avère vital pour ne plus sombrer dans une telle spirale infernale de mal-être.
Les parents solos qui ont la garde de leurs enfants, les mamans solos pour appuyer mon exemple, sont une cible privilégiée de cette réalité, des victimes récurrentes.
Parce qu’elles sont plus fragiles, plus vulnérables ? Non, au contraire, parce qu’elles sont fortes, très fortes et qu’elles l’ont été trop longtemps, présumant de leurs forces, s’oubliant en route. Et leur solitude affective, parfois aussi familiale et sociale, renforce l’abîme dans lequel elles finissent par sombrer.
On ne s’en rend pas compte immédiatement, on sait qu’on tire sur la corde, mais on continue d’avancer pour ses enfants, par instinct maternel, par instinct de survie. On dépasse ses limites de fatigue, de patience, de compréhension, de négociation pour essayer de conserver un équilibre de vie, pour eux, pour soi. Avec le père souvent, avec les autres quand on a encore le temps et l’énergie de s’en occuper.
Les différentes phases de cette dépression
La fatigue et le stress
Alors au début, la maman célibataire que nous sommes est juste fatiguée. Le réveil chaque matin est devenu un calvaire, les journées sont longues, épuisantes, sans saveur. Ensuite, on réalise qu’on est tout le temps pressée, impatiente, stressée en fait. On court pour tout, tout le temps ; déposer les enfants à l’école, la crèche ou chez la nounou, se dépêcher d’aller au travail, pour partir à l’heure afin d’éviter les bouchons, pour faire les courses, donner le bain, faire les devoirs, préparer le dîner. On court après le temps. On veut bien faire et on gâche le temps qu’on passe avec ses enfants parce qu’on se dépêche, on s’impatiente, on crie. Ou alors on lâche prise, on laisse faire, on négocie, on cède aux caprices. Dans les deux cas, on perd la sérénité de son foyer, de sa famille monoparentale si difficile à conserver.
Les angoisses
Après, on se sent sans arrêt angoissée. L’avenir nous fait peur. On n’arrive plus à s’organiser, à gérer son planning, à penser à tout. On jongle entre agenda, post-it et rappels sur son téléphone pour ne pas oublier sa to do list de femme et de super maman : les courses, le rendez-vous chez le dentiste, la sortie scolaire, la réunion avec des clients, le cours de judo, le cadeau d’anniversaire du camarade de classe, le loyer à payer à l’heure, etc. On oublie plein de choses, on a l’impression de devenir folle. Quand des problèmes d’argent s’ajoutent à tout cela, alors on passe souvent un autre cap, celui des insomnies, des nuits agitées et des cauchemars.
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La culpabilité et la honte
Additionnez tout cela et le seul visage que vous voyez dès lors dans le miroir matin et soir, sous le masque de fatigue, est celui de la culpabilité et de la honte.
Vous vous battez depuis des mois, des années parfois pour maintenir le cap, et tout à coup c’est comme si vous réalisiez qu’il n’y aura jamais d’issue, jamais d’autre vie que celle-là. Vous vous sentez prise au piège. Alors vous n’êtes plus seulement triste certains soirs, plus uniquement sujette à quelques insomnies, ou à des crises de solitude ou d’angoisse ponctuelles. Non, vous avez atteint un point de non-retour. Vous voilà entrée dans cette phase dépressive. Que ce soit pour raison professionnelle, maternelle ou les deux, le résultat est le même ; un matin vous êtes tout simplement incapable de vous lever. Plus de forces, de courage, d’envie.
Vous avez honte, vous vous sentez coupable et pourtant vous n’êtes pas responsable au sens propre du terme, alors plutôt que de gamberger et de vous noyer dans des ondes négatives, il faut accepter son état pour pouvoir réagir.
Maman solo ne veut pas dire super-héroïne !
Vous avez craqué, c’est humain. Vous n’êtes pas des super héroïnes, des wondermamans solos. Pas des robots ou des machines. Il est impossible de tout gérer seules parfaitement à un rythme effréné sans aide avec autant de pression et toute cette accumulation de problèmes.
Alors vous avez sombré c’est vrai. Mais en avoir conscience est la première étape vers la guérison. Accepter ses limites, reconnaître ce qui ne nous convient plus et trouver une façon de vivre en adéquation avec nos envies, nos besoins et nos valeurs, voilà le chemin à prendre.
Tout ne se règle pas en un jour, c’est certain alors il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, que ce soit à votre médecin, à un psychologue, ou vos parents, votre sœur, votre meilleure amie si vous êtes bien entourée. Peu importe à qui vous vous adressez tant qu’il s’agit d’une personne de confiance auprès de laquelle vous ne vous sentirez pas jugée, mais au contraire aidée, soutenue, guidée et aussi gentiment secouée pour réagir.
Il existe aussi des groupes d’entraide, des associations et des forums solidaires de parents solos pour se confier, échanger, s’entraider.
Revenez à votre essentiel
Prenez les problèmes un par un, réfléchissez à ce que vous ne voulez plus subir dans votre vie, à ce qui fera votre bonheur et celui de vos enfants mais ne leur sacrifiez pas tout. Pensez aussi à vous. Sans culpabilité, car si vous ne prenez pas le temps de prendre soin de vous, qui le fera ?
Prenez du temps pour vous, pour retrouver le sens du mot bien-être, pour être bien avec vous-même sans subir la solitude inhérente à votre statut de maman solo mais au contraire en apprenant à vivre avec et doucement à en apprécier certains côtés.
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Le premier pas est toujours celui qui nous coûte le plus parce qu’il veut dire qu’on admet aller mal et avoir besoin d’aide. Mais cela signifie aussi qu’on veut sortir de ce cercle infernal, retrouver sa joie de vivre, rendre ses enfants heureux et s’autoriser sa part de bonheur !
Servez-vous de cette phase difficile comme d’un nouveau départ, activez votre sas de décompression et trouvez vos sources de bien-être et d’apaisement. Vous n’avez pas à être fortes H24. Ayez confiance en vous, en vos forces comme en vos faiblesses, faites-en votre mantra !
Maman solo de 2 enfants en bas âge je me reconnais parfaitement dans ces lignes, un épuisement total physique et psychique, quand chaque jour on subit sa vie au lieu de la vivre pleinement. Tellement de poids sur nos épaules, on se regarde dans une glace et on se dit qu’il ne reste pas grand chose de nous, sur c’est irrécupérable, la fatigue laisse ses traces sur notre visage, des cernes, sur notre corps aussi. On éprouve plus de plaisir, parfois on s’emporte, on laisse nos enfants pleurer, on leur en veut de nous avoir vidé de tout, on culpabilise de ne pas avoir pu leur offrir une famille unie, on gère tout toute seule et pour peu que ça se passe mal avec le papa il nous rajoute des problèmes. La famille est présente sans vraiment l’être. L’aide qu’on nous apporte parfois ne suffit pas à remonter la pente tellement nous avons puisé dans nos ressources. Un vide s’installe en nous et on se dit que notre vie ça sera toujours ça et que plus jamais on retrouvera cette joie de vivre et cette énergie.. Mais comment sortir de tout ça quand on a pas le choix que d’assumer tout, quand on ne peut pas s’appuyer sur le papa ou la famille ou les amis ou quand ca n’est pas suffisant. Aller voir un psy oui j’en ai vu plusieurs mêmes, alors on parle on parle encore et encore de nos problèmes mais sans jamais arriver à les résoudre, on nous met sous traitement pour diminuer les symptômes mais le mal est toujours en nous.. pour ma part je ne sais plus quoi faire. J’aimerais tellement avoir quelqu’un pour partager ce poids énorme, laisser les reines à quelqu’un d’autre le temps de retrouver une sérénité, reprendre en main ce corps meurtri par ces grossesses et cet épuisement..
Chère Martini,
je lis vos mots…qui sont exactement ceux qui m’ont tambourinés la tête ce matin. Vous décrivez avec une grande justesse nos vies. Vous lire m’a aidée, car je me suis sentie comprise parfaitement. Et dans nos situations, l’une des plus grandes blessures est certainement l’incompréhension de nos situations si singulières…
Si vous souhaitez échanger, j’en serais ravie. Lucie.
Bonjour,
Ton message me touche particulièrement car j’ai du retourner avec mon bébé chez ma mère et j’entends a longueur de temps, c’est mieux un père et une mère pour un enfant (j’e n’ai vraiment pas eu le choix), je cherche du boulot comme j’ai toujours bossé comme une folle on me dit que je vais retrouver vite (on le soit tous ça ne sera pas si simple…) et je te passe toutes les in délicatesse. Alors je pense que dans ces moments il faut parler à des personnes qui te comprennent vraiment et un jour le miracle de la vie reprend… Bon courage !
Bonjour,
Je comprends tout ce que vous dites j’en ai les larmes aux yeux tellement je me reconnais dans vos écrits. Prenez soin de vous.
Je me reconnais tellement dans ce que vous dites, je vis exactement la même chose ..
si vous voulez qu’on en discute
Chère Lucie , chère Martini
Je suis également dans la même situation , ce que j’ai lu correspond à ce que je subie actuellement.
J’ai beaucoup de mal à surmonter tout cela … je suis très peu entourée et malheureusement incomprise par mes proches. Je me bats tous les jours mais je me demande jusqu’à quand je vais tenir ainsi …
Bonjour,
Ton message me touche particulièrement car j’ai du retourner avec mon bébé chez ma mère et j’entends a longueur de temps, c’est mieux un père et une mère pour un enfant (j’e n’ai vraiment pas eu le choix), je cherche du boulot comme j’ai toujours bossé comme une folle on me dit que je vais retrouver vite (on le soit tous ça ne sera pas si simple…) et je te passe toutes les in délicatesse. Alors je pense que dans ces moments il faut parler à des personnes qui te comprennent vraiment et un jour le miracle de la vie reprend… Bon courage !
Courage Maya ♥ La situation que tu travers est extrêmement compliquée, revenir chez ses parents avec son enfant est quelque chose de très difficile à accepter (les parents infantilisent malgré eux leurs enfants et quand on est soi-même parent, c’est encore plus difficile).
Bref, tiens le coup, la roue tourne toujours même si le temps peut paraître atrocement long dans ces moments-là !
Bonjour « Anonyme », j’aimerai bien échanger avec toi, je suis dans le meme cas
Quel conseil ?
Maman solo aussi pas de famille j’ai mes enfants constamment hors mis école et crèche pour mon dernier qui ne fais pas ces nuit ou très compliqué j’ai arrêter le travail car je ne tenais plus debout .
Je suis arriver à un stade où j’ai envie de pleurer constamment je rentre dans des crises d’angoisse dès que je sors et si il m’arrive quelque choses où iront il ?
J’aime mes enfants plus que ma vie et pourtant je N’ai plus l’énergie de faire des sorties avec eux alors qu’avant j’étais toujours en quête de nouveauté pour eux sortie promenade parc la le moindre truc m’épuise j’ai juste envie de rentré et me jeter dans mon lit et dormir mais bien évidemment sa n’est guère possible mon fils dors dans son lit ainsi que ma fille mais la nuit ils finissent par me réveiller et dans le miens .
Le matin pour les dépose à l’école je suis en peine réveiller je tiens même plus debout je ne sais plus quoi faire tout les examens sanguin sont normal fatigue chronique dépression crise d’angoisse et de panique est ce que sa finis par s’en aller ?
Bonjour Tal,
Au vu de votre situation, il faudrait vraiment consulter un médecin spécialisé (psychiatre ?) les crises d’angoisses et de panique bouffent la vie et la santé (je sais de quoi je parle, j’en fais moi-même depuis des années de façon cyclique). Il faut que vous vous fassiez aider par un professionnel de santé, vous devez prendre soin de vous ♥
Ces lignes m’ont fait pleurer parce qu’il y a un mot sur ce qui se passe dans ma tête. Maman solo, je viens d’acheter un appartement pourtant pas cher. Endettement, travail où je ne me retrouve pas, temps de trajet de plus d’une heure pour y aller, pas le temps pour les amis et la famille est loin. Son père ne la prend pas. Je n’ai pas de temps pour moi. Je suis dans une routine métro boulot dodo ou chaque minute compte. J’oubli tout, je n’arrive plus à m’organiser. Je ne peux même pas aller chez le médecin car je n’ai personne pour garder ma fille ( et me faire arrêter =baisse voir suppression de la prime de participation). Je suis à bout et j’ai l’impression de ne rien pouvoir faire. J’envisage même le pire mais même ça, je ne peux pas à cause de ma fille. Aller voir un psy ? Comment faire avec une enfant de 3 ans qui ne tient pas en place ? J’ai vraiment l’impression de foncer dans un mur
Bonsoir Marianne,
Vous vivez une situation très difficile et vous avez besoin d’aide.
Aujourd’hui, grâce aux technologies, nous avons la chance de pouvoir nous faire aider à distance. Pensez aux rdv médicaux en visio, vous pouvez très bien « voir » un psy via votre téléphone cela vous ferait sans doute du bien.
Aussi, pourquoi ne pas proposer à vos voisines de garder leurs enfants et en échange elles garderaient votre fille de temps à autre ?
Il faut que vous trouviez du temps pour vous, c’est essentiel pour votre équilibre psychique et émotionnel mais aussi celui de votre fille.
Courage ♥
Maman solo a bout
En plein burn out dépressive mal dans ma peau à 2000%
Perdue complètement perdue
🙁
Bonjour Cendrine,
La vie de maman solo est en effet une réalité épuisante et stressante quand on est seule et qu’on se sent perdue. Il ne faut pas que vous restiez ainsi. Avez-vous lu sur le site nos autres articles dans la rubrique Parents solos, peut-être que certains témoignages et certains conseils pourraient vous aider ?
Sinon, avez-vous consulté un professionnel pour votre burn out ? Avez-vous pensé à vous faire accompagner ? Si vous en ressentez le besoin, Parler d’amour propose un accompagnement personnel, par écrit ou téléphone.
https://www.parlerdamour.fr/consultation/
N’hésitez pas et surtout, prenez soin de vous.