Dylan Pédron est sur le point de devenir papa, il décrit dans ce texte sa peur sur le fait de devenir père mais aussi sur sa joie incommensurable que lui procure déjà ce petit être qui grandit dans le ventre de sa maman.
Mon bébé : Un magnifique texte de Dylan Pedron d’un papa à son fils
Mon bébé,
Mon amour,
Enfin je te rencontre.
Tu ne peux pas t’imaginer à quel point je suis impatient de te tenir dans mes bras.
Depuis tout petit, je t’attends.
Et maintenant que je te vois grandir, au fil des échographies et du ventre de ta mère, j’ai peur.
Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas savoir quoi faire, quoi dire.
Tu seras si petit et si fragile quand tu vas naître, que je suis déjà effrayé de ne pas savoir te protéger.
Pour l’instant tu es bien au chaud dans le ventre de ta mère, et c’est lui que je protège chaque jour
du mieux que je le peux, même si, tête de mule comme elle est, elle refuse souvent de me laisser
faire.
Je t’ai déjà écrit une lettre, alors le jour où tu liras celle-là, fais une pause et va lire l’autre.
D’ailleurs, ça te fera sûrement rire mais j’ai fait une erreur. Ta mère n’est finalement pas une artiste.
Quoique, en y réfléchissant, elle a su remettre de la couleur dans ma vie, composer de jolies
mélodies d’amour, et me donner le plus beau rôle de ma vie, être ton père.
Pas d’intermittence pour elle mais une grossesse en pleine covid-19. Tu ne sais pas ce que c’est ?
J’aurais pourtant juré que cette période de l’histoire mondiale serait dans tous vos livres d’école !
Quoi ? Vous n’avez plus de livres ? Je suis vraiment trop vieux pour tout ça.
Je t’ai déjà vu grandir, alors que cela ne fait que trois mois que tu es dans le ventre de ta mère. J’ai
déjà pu t’observer à 4 moments de ta vie. J’ai même une vidéo de toi, et tu es magnifique.
Tu sais, tu n’es pas encore dans mes bras que je sens déjà ta présence contre ma poitrine, en rythme
avec le battement de mon cœur.
Je t’aime.
C’est drôle à dire d’une personne qui n’a pas encore de date d’anniversaire. Mais, en
même temps, à quoi t’attendais-tu ? Tu es mon enfant. Mon sang. Mon présent et mon futur. Mon
objectif premier. Alors, si toi je ne t’aime pas, qui saurais-je aimer ?
Viens que je te raconte comment j’ai rencontré ta mère.
Elle a « popé » dans ma TL sur Twitter. Kesako ? Bon, je t’explique. Je regardais des messages sur un réseau social de mon époque quand j’ai vu son profil accompagné d’un message. J’ai été voir et j’ai eu envie d’en savoir plus. Quand elle a vu le mien, elle a eu le même sentiment. Nous nous sommes parlés, apprivoisés, dragués, séduits et aimés. Quelques mois plus tard, elle avait le gigantesque courage de quitter amis et famille pour venir vivre chez Papou et Mamou, tes arrières grands-parents, le temps que nous trouvions notre premier nid d’amour. Et un an et demi plus tard, tu étais dans son ventre.
Depuis l’échographie du premier trimestre, la probabilité vire vers un petit garçon. Alors, s’il s’avère
qu’actuellement je t’appelle « ma chérie », excuse-moi, mais c’est le docteur qui l’a dit !
Si, par contre, tu es effectivement un petit garçon, nous avons déjà des idées de prénoms pour toi. Je
reste convaincu par Ulysse, mais ta mère se donne encore le temps de la réflexion. Nous avons
trouvé d’autres idées, comme Helios, Ezequiel, Adam, Gabriel. Autant te dire que je suis déjà
convaincu que tu auras un nom aussi spécial que ce que tu en feras.
Tu seras grand, mon enfant.
Pas en taille, évidemment, tu as du sang Pédron donc les probabilités de dépasser les 1m80 sont faibles. Mais tu auras un destin hors du commun, j’en suis convaincu.
Déjà parce que tu auras mon soutien inconditionnel. Et parce qu’avec des parents comme nous, tu
ne pourras pas rester dans un carcan préétabli, je n’y crois pas.
J’écris ce texte un soir, entre deux montages vidéo que je fais pour mon travail, en faisant en
parallèle une liste de toutes ces choses que je rêve de faire avec toi. Comme des balades en vélo, des
randonnées, des parties de pêche, des matchs de football, des combats sur la console, des films avec
popcorn, des rires à n’en plus finir, et des câlins chaque soir pour te dire bonne nuit.
Je m’arrête là, mais promis, je t’écris vite.
Je rêve d’un monde où je pourrais être Roi, car il me donnera la légitimité de te nommer mon petit
Prince.
Dylan Pédron