Dans un monde de plus en plus numérique, l’art des poèmes d’amour conserve une place précieuse dans nos cœurs. En effet, l’expression des sentiments par la beauté des mots reste une méthode inégalée pour toucher profondément le cœur de l’autre. Découvrez dans cet article « 30 poèmes d’amour sur les sentiments pour toucher son cœur », une sélection unique et sincère de poèmes qui sauront exprimer ce que votre cœur ressent. Que vous soyez un passionné de poésie ou simplement à la recherche de nouvelles façons d’exprimer vos sentiments, cet article est fait pour vous.
Les poèmes d’amour classiques et intemporels sur les sentiments
La beauté de la poésie réside dans sa pérennité. Des siècles peuvent s’écouler, mais les sentiments capturés dans les vers continuent de toucher les cœurs, génération après génération. Commençons notre voyage à travers les sentiments avec une sélection de dix poèmes d’amour classiques. Ces pièces ont traversé les âges, portant en elles des messages d’amour qui sont tout aussi pertinents aujourd’hui qu’à l’époque de leur écriture.
« Sonnet 18 » – William Shakespeare
Le premier poème d’amour sur les sentiments n’est autre que le « Sonnet 18 » de William Shakespeare. Dans ce poème, le Barde compare sa bien-aimée à un jour d’été, soulignant sa beauté éternelle qui transcende le temps. La dernière ligne, « Tant que des hommes pourront respirer, ou des yeux voir, / Tant vivra ceci, et ceci donne vie à toi », exprime le pouvoir des poèmes d’amour à immortaliser l’objet de leur affection.
Te parangonnerai-je à quelque jour d’été ?
Tu es bien plus aimable et bien mieux tempéré.
De rudes vents remuent les doux bourgeons de mai
Et le bail estival bien vite est terminé.
Quelquefois trop brûlant l’œil du ciel irradie
Et son teint de vermeil fréquemment se ternit.
Au fil de la beauté toute beauté fléchit,
Par le Sort, la Nature instable, défournie.
L’éternel été tien jamais ne cessera
Ni ne perdra l’avoir de beauté que tu as,
Ni le trépas menteur n’obombrera tes pas
Puisqu’en vers éternels toujours tu grandiras
Tant que l’homme aura souffle et tant que l’œil verra :
Tant que vivra ceci, par ceci tu vivras.
Un soir que je regardais le ciel » – Victor Hugo
Ce poème d’amour, écrit par Victor Hugo, est un magnifique hommage à la grandeur de l’amour et de la nature. L’auteur compare les sentiments amoureux à l’immensité du ciel étoilé, offrant une vision romantique et poétique de l’amour.
Elle me dit, un soir, en souriant :
– Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse
Le jour qui fuit, ou l’ombre qui s’abaisse,
Ou l’astre d’or qui monte à l’orient ?
Que font vos yeux là-haut ? je les réclame.
Quittez le ciel; regardez dans mon âme !
Dans ce ciel vaste, ombre où vous vous plaisez,
Où vos regards démesurés vont lire,
Qu’apprendrez-vous qui vaille mon sourire ?
Qu’apprendras-tu qui vaille nos baisers ?
Oh! de mon coeur lève les chastes voiles.
Si tu savais comme il est plein d’étoiles !
Que de soleils ! vois-tu, quand nous aimons,
Tout est en nous un radieux spectacle.
Le dévouement, rayonnant sur l’obstacle,
Vaut bien Vénus qui brille sur les monts.
Le vaste azur n’est rien, je te l’atteste ;
Le ciel que j’ai dans l’âme est plus céleste !
C’est beau de voir un astre s’allumer.
Le monde est plein de merveilleuses choses.
Douce est l’aurore et douces sont les roses.
Rien n’est si doux que le charme d’aimer !
La clarté vraie et la meilleure flamme,
C’est le rayon qui va de l’âme à l’âme !
L’amour vaut mieux, au fond des antres frais,
Que ces soleils qu’on ignore et qu’on nomme.
Dieu mit, sachant ce qui convient à l’homme,
Le ciel bien loin et la femme tout près.
Il dit à ceux qui scrutent l’azur sombre :
« Vivez ! aimez ! le reste, c’est mon ombre ! »
Aimons ! c’est tout. Et Dieu le veut ainsi.
Laisse ton ciel que de froids rayons dorent !
Tu trouveras, dans deux yeux qui t’adorent,
Plus de beauté, plus de lumière aussi !
Aimer, c’est voir, sentir, rêver, comprendre.
L’esprit plus grand s’ajoute au coeur plus tendre.
Viens, bien-aimé ! n’entends-tu pas toujours
Dans nos transports une harmonie étrange ?
Autour de nous la nature se change
En une lyre et chante nos amours.
Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse
Ne songe plus au ciel ! j’en suis jalouse ! –
Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait,
Avec son front posé sur sa main blanche,
Et l’oeil rêveur d’un ange qui se penche,
Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ;
Belle et tranquille, et de me voir charmée,
Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée.
Nos coeurs battaient ; l’extase m’étouffait ;
Les fleurs du soir entr’ouvraient leurs corolles …
Qu’avez-vous fait, arbres, de nos paroles ?
De nos soupirs, rochers, qu’avez-vous fait ?
C’est un destin bien triste que le nôtre,
Puisqu’un tel jour s’envole comme un autre !
O souvenirs ! trésor dans l’ombre accru !
Sombre horizon des anciennes pensées !
Chère lueur des choses éclipsées !
Rayonnement du passé disparu !
Comme du seuil et du dehors d’un temple,
L’oeil de l’esprit en rêvant vous contemple !
Quand les beaux jours font place aux jours amers,
De tout bonheur il faut quitter l’idée ;
Quand l’espérance est tout à fait vidée,
Laissons tomber la coupe au fond des mers.
L’oubli ! l’oubli ! c’est l’onde où tout se noie ;
C’est la mer sombre où l’on jette sa joie.
« Elle était déchaussée, elle était décoiffée… » – Victor Hugo
Victor Hugo, dans ce poème extrait des Contemplations, offre une vision touchante et intime de l’amour. L’apparition de la bien-aimée est décrite avec une tendresse et une simplicité qui magnifient son charme naturel.
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
« Je t’aime » : Poème d’amour sur les sentiments de Paul Eluard
« Je t’aime » de Paul Eluard est un poème d’amour sincère sur les sentiments. L’auteur exprime son amour de manière simple et profonde, faisant écho à la force universelle de ce sentiment.
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
« A une passante » De Charles Baudelaire
Dans ce poème, Baudelaire raconte l’amour fugace pour une inconnue croisée dans la rue. Le poète capture parfaitement le sentiment de désir éphémère et de regret pour un amour qui n’aura jamais lieu.
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
« Sonnet pour Hélène » : un poème d’amour sur les sentiments de Pierre de Ronsard
Ce sonnet est un des plus célèbres de Ronsard, dans lequel il implore Hélène de céder à son amour pendant qu’il est encore temps. Il exprime la beauté fugace et la passion éphémère avec une intensité dramatique.
Les premiers vers présentent le thème du carpe diem, une invitation à profiter de la beauté et de la jeunesse avant qu’elles ne s’estompent avec le temps. Ronsard incite Hélène à répondre à son amour pendant qu’il est encore temps. Il imagine Hélène dans sa vieillesse, se remémorant les jours où elle était jeune et belle, et regrettant peut-être de ne pas avoir saisi l’opportunité de l’amour lorsqu’elle en avait la chance.
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, devisant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain ;
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
« Les yeux d’Elsa » : un magnifique poème d’amour d’Aragon
Dans « Les Yeux d’Elsa », Louis Aragon exprime l’amour qu’il porte à sa muse et compagne, Elsa Triolet. Il célèbre la beauté de ses yeux et l’inspiration qu’elle lui apporte. Ce poème est une véritable déclaration d’amour et un hommage à la femme qu’il aime.
Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire
À l’ombre des oiseaux c’est l’océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L’été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n’est jamais bleu comme il l’est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l’azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu’une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie
Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L’iris troué de noir plus bleu d’être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d’un firmament pour des millions d’astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L’enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l’averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d’août
J’ai retiré ce radium de la pechblende
Et j’ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu’un beau soir l’univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa.
« Parfum exotique » de Charles Baudelaire
Baudelaire, dans ce poème, exprime la sensualité et l’exotisme de l’amour. Le parfum de la bien-aimée évoque des images d’îles lointaines, montrant comment l’amour peut transporter l’amoureux vers des contrées inexplorées. Un poème d’amour sur les sentiments qui touche le coeur.
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
« Sonnet XVII » : Un sublime poème d’amour de Pablo Neruda
Le « Sonnet XVII » de Pablo Neruda est un merveilleux exemple de son art de la poésie d’amour. Dans ce poème, Neruda décrit un amour pur et sincère, qu’il compare à une fleur cachée, inconnue de tous, mais dont la beauté et l’essence sont révélées à l’être aimé.
Ce poème d’amour sur les sentiments offre une perspective unique sur l’amour, le présentant comme quelque chose de mystérieux et de profond, un sentiment qui se développe dans les recoins les plus secrets de notre âme.
Je ne t’aime pas comme rose de sel, ni topaze
Ni comme flèche d’oeillets propageant le feu:
Je t’aime comme l’on aime certaines choses obscures,
De façon secrète, entre l’ombre et l’âme.
Je t’aime comme la plante qui ne fleurit pas
Et porte en soi, cachée, la lumière de ces fleurs,
Et grâce à ton amour dans mon corps vit l’arôme
Obscur et concentré montant de la terre.
Je t’aime sans savoir comment, ni quand, ni d’où,
Je t’aime directement sans problèmes ni orgueil:
Je t’aime ainsi car je ne sais aimer autrement,
Si ce n’est de cette façon sans être ni toi ni moi,
Aussi près que ta main sur ma poitrine est la mienne,
Aussi près que tes yeux se ferment sur mon rêve.
« La courbe de tes yeux » de Paul Eluard »
Ce poème d’Eluard dépeint l’amour comme une expérience transformatrice et magique. La courbe des yeux de la bien-aimée est présentée comme un voyage enchanteur dans un monde de beauté et de merveilles.
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Les poèmes d’amour modernes et passionnés
Alors que la poésie classique a un charme indéniable, les poètes modernes ont également réussi à exprimer l’amour de manière unique et profonde. Leurs mots, imprégnés de la complexité du monde moderne, offrent une perspective rafraîchissante sur les sentiments amoureux. Voyons maintenant une sélection de dix poèmes d’amour contemporains qui ont su capturer l’essence de l’amour au XXIème siècle.
« Les séparés » de Marceline Desbordes-Valmore
Bien que cette poétesse soit du XIXème siècle, son œuvre transcende le temps. Dans « Les séparés », Marceline Desbordes-Valmore parle de l’amour et de la douleur de la séparation avec une intensité qui résonne encore aujourd’hui.
Ce poème dépeint de manière poignante le sentiment de perte que l’on ressent lorsqu’on est séparé de l’être aimé. Il est un beau rappel du pouvoir de l’amour, même dans les moments les plus difficiles.
N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !
N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes,
Ne demande qu’à Dieu… qu’à toi, si je t’aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !
N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !
N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !
« Le bateau ivre » : un sublime poème d’amour sur les sentiments d’Arthur Rimbaud
C’est l’un des poèmes les plus célèbres d’Arthur Rimbaud. Il a été écrit en 1871, alors que Rimbaud n’avait que 17 ans. Le poème est écrit sous la forme d’un monologue d’un bateau qui, après avoir été libéré de ses amarres par une tempête, dérive seul sur les vagues.
Dans ce poème, le bateau anthropomorphisé parle de ses aventures incroyables et terrifiantes en mer, évoquant des images de beauté exotique, de liberté sauvage, et d’épouvante. Ces images reflètent les voyages intérieurs et extérieurs du poète, ainsi que son désir d’émancipation.
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !
J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
– Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
– Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
« L’amoureuse » de Paul Eluard
Dans ce poème d’amour, Éluard célèbre l’amour et la femme aimée. Le poète décrit l’amour comme une expérience totale, un état de complet émerveillement.
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
« Le pont Mirabeau » un magnifique poème d’amour sur les sentiments de Guillaume Apollinaire
Apollinaire utilise le Pont Mirabeau comme métaphore du temps qui passe et de l’amour perdu. Le poème exprime une mélancolie profonde mais aussi une certaine résignation face à l’inéluctabilité du temps.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
« Allégeance » : un beau poème d’amour de René Char
« Allégeance » est une oeuvre qui illustre à merveille la vision de l’amour de René Char. Dans ce poème, il décrit un amour dévoué et inébranlable, un sentiment qui transcende le temps et l’espace.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima?
Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité. Il dessine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas?
Les poèmes d’amour sur les sentiments inventés rien que pour vous
Voici rien que pour vous, cinq poèmes d’amour inventés pour faire chavirer le coeur de celle ou celui que vous aimez !
Chuchotement de l’aube
Dans l’abri silencieux des premières lueurs,
Quand le monde s’éveille, encore frissonnant de rêve,
J’écoute le battement doux de ton coeur,
Un rythme berceur qui mon âme enlève.
Dans ton regard, je vois l’infini des cieux,
Un paysage d’amour, vaste et profond.
Chaque instant avec toi est un cadeau précieux,
Un murmure d’éternité où nos coeurs battent à l’unisson
Echo du soir : Un joli poème d’amour sur les sentiments
Au creux du soir, quand l’ombre et la lumière se mêlent,
Ton amour est le phare qui guide mon chemin.
Il est la lueur douce qui éternellement étincelle,
Un écho harmonieux dans le silence serein.
Ton amour est une symphonie, douce et intense,
Qui résonne dans chaque fibre, chaque pensée.
C’est un chant qui transcende l’existence,
Un amour inébranlable, une mélodie parfaite.
Danse ardente : un poème d’amour sensuel
Dans le creux de la nuit, nos corps s’entrelacent,
Ardents et frémissants, comme deux flammes dansantes.
Nos soupirs se mêlent, dessinant dans l’espace
Une chorégraphie d’amour, sensuelle et lancinante.
Chaque frôlement est un mot dans notre langage secret,
Chaque regard, une promesse murmurée à l’oreille du vent.
La passion déferle, impétueuse comme une vague,
Et nos cœurs battent l’unisson, sauvages et flamboyants.
Dans ton étreinte, je trouve ma terre promise,
Un refuge de désir, où l’amour est roi.
C’est une danse passionnée, où chaque pas nous unit,
Un ballet d’amour, une symphonie de joie.
« Tissage de pensées »
Dans le silence tendre de nos âmes qui se frôlent,
Se tisse un dialogue d’amour, invisible et doux.
Chaque regard, chaque geste, chaque parole,
Est un fil d’or dans ce tissage que nous construisons à deux.
C’est un tableau vibrant, d’une richesse insondable,
Où chaque nuance de toi s’inscrit en moi.
Et dans ce paysage d’amour indéchiffrable,
Je découvre un univers à explorer, pas à pas.
Ton amour est un phare dans le tumulte de ma pensée,
Un point d’ancrage qui me donne la force de rêver.
C’est une étreinte silencieuse, douce et apaisée,
Un amour profond qui chante au rythme de la mer.
Brûlure de minuit
Dans les entrailles de la cité endormie,
C’est ton amour qui brûle comme un phare solitaire,
Un cri silencieux dans la nuit infinie,
Une rébellion tendre contre le désespoir ordinaire.
Tes yeux, deux étoiles dans le ciel du métro,
Illuminent le gris de mon quotidien,
Et ton rire, c’est la mélodie qui danse sur mes maux,
Un chant d’amour qui s’élève dans le matin.
On nous dit que l’amour est une illusion,
Une douce chimère pour échapper à la réalité.
Mais je sais que ton amour est ma révolution,
Mon combat, ma victoire, ma vérité.