Refaire sa vie… Cette expression fait souvent débat parmi les célibataires. Certains ne la supportent pas, comme si on les limitait à leur solitude affective, comme si le bonheur et l’épanouissement n’existaient pas en dehors du couple. Pour d’autres, l’idée même de refaire sa vie est compliquée, ils n’y arrivent pas. Est-ce que ces personnes ne le veulent pas ou ne le peuvent pas ? Ou peut-être les deux à la fois, inconsciemment ? Après une rupture douloureuse, il n’est pas toujours facile de se projeter à nouveau avec quelqu’un. Les causes ? La peur de souffrir à nouveau et l’incapacité à faire confiance. Mais aussi le statut de parent solo qui peut compliquer les choses ou l’absence d’envie, tout simplement. Pourquoi je n’arrive pas à refaire ma vie ? Voici le témoignage de Fanny.
Pourquoi je n’arrive pas à refaire ma vie : témoignage de Fanny
A ma séparation d’avec le père de ma fille il y a 5 ans, je ne me suis pas posée la question de mon nouveau célibat. Je n’envisageais pas de me remettre en couple en quelques mois mais je ne pensais pas non plus que des années après, je serai toujours seule.
En fait, je pense que je n’ai compris l’impact de l’échec de mon couple et de ma vie de famille, les conséquences sur moi, que bien après.
C’est comme si j’avais enfoui au fond de moi pendant longtemps un traumatisme qui ne demandait qu’à se réveiller.
Pendant une longue période, j’ai été dans l’urgence d’une certaine façon. Réorganiser ma vie de maman solo, trouver un nouveau rythme à deux. Certaines semaines, j’arrivais à peine à sortir la tête hors de l’eau, épuisée, avec cette fameuse charge mentale qui me suivait partout.
Alors penser à rencontrer un homme, faire connaissance, le voir et le revoir. Où, quand, comment ? Refaire ma vie, c’était quasi mission impossible pour moi.
Pendant plus de deux ans, je me disais que je n’avais pas le temps, pas la possibilité, que c’était trop compliqué à gérer. Et c’était vrai, seulement ça cachait quelque chose de bien plus profond.
Et quand j’en ai eu marre de ma solitude affective, je l’admets, je me suis dit qu’il était peut-être temps de rencontrer quelqu’un. Je pensais être totalement guérie de ma précédente relation, en avoir fait le deuil comme on dit.
Les quelques weekends où je n’avais pas ma fille, j’ai repris une vie sociale plus active et en parallèle, j’ai tenté les sites de rencontres. Cela m’a permis de faire des rencontres et au début cela m’a fait du bien.
Voir qu’on peut plaire à nouveau, séduire, susciter de la curiosité et du désir, espérer une relation, tout cela, j’en avais besoin. Besoin plus qu’envie, mais je ne m’en rendais pas compte.
Je ne sais pas si c’est ce qui a causé l’échec de ces quelques tentatives, si je n’attirais pas les bons mecs ou si c’est contextuel, mais ça n’a rien donné. Les relations d’aujourd’hui, le jeu du chat et de la souris, le fameux « fuis-moi, je te suis ; suis-moi, je te fuis », ce n’est vraiment pas mon truc.
J’ai enfin compris ce que voulaient dire mes copines quand elles me parlaient de relation sans prise de tête et de ghosting, de dating fatigue et de leurs désillusions.
Mettre autant d’énergie et d’espoir dans des rencontres qui ne mènent nulle part, c’est usant à force. Et à côté, ma vie de maman solo m’accaparait, mon boulot aussi, alors j’ai vite laissé tomber.
Après plusieurs rendez-vous, quelques prémices de relations vite arrêtées, je me suis dit que je n’avais pas besoin de me compliquer la vie davantage. Chercher l’amour sur internet ou ailleurs, c’était terminé. Si l’amour devait frapper à la porte à nouveau, il me trouverait.
Je n’étais pas résignée mais un peu blasée, c’est vrai. Et puis, je commençais à comprendre que je n’avais pas besoin d’un homme pour être heureuse et me sentir complète.
Et surtout, j’ai réalisé que le père de ma fille avait encore une forme d’emprise sur moi. J’ai voulu penser à autre chose en faisant des rencontres, mais le cœur du problème était toujours là. Mon ex m’avait brisée et je faisais semblant d’aller bien alors qu’au fond de moi, je n’étais pas guérie.
Et donc voilà pourquoi je n’arrive pas à refaire ma vie, parce que je n’avais plus confiance. En personne…
Le père de ma fille est un manipulateur, un pervers narcissique comme on dit beaucoup aujourd’hui. Si je n’aime pas mettre les gens dans des cases, il faut avouer que dans son cas, c’est une réalité.
Il a besoin de mettre l’autre en situation de dépendance affective. De faire peur, de tout contrôler, de mentir, de ne rien assumer. C’est un comportement insidieux. Au début très gentil, sociable, attentionné, presque romantique, on se dit qu’on a de la chance.
Je n’ai vu son vrai visage qu’au fur et à mesure de ma grossesse. En fait, je réalise que me faire un bébé a été un moyen pour lui de renforcer son emprise. Ainsi j’étais vulnérable, à sa merci. Il savait que je ferai tout pour notre fille et que je supporterai beaucoup pour elle. C’est ce que j’ai fait.
Jusqu’au moment où la vérité a éclaté, et j’ai réussi à partir.
Non seulement il me rabaissait sans cesse, décidait de tout, n’étais jamais là, ne s’occupait pas de notre fille mais en plus j’ai appris son infidélité. A quoi bon continuer ?
Mon départ a été compliqué, il m’a littéralement pourri la vie pendant des mois. Pas pour avoir la garde de notre fille, il ne l’a jamais voulue, ni même pour me récupérer. Non il a le plaisir sadique de faire le mal et il ne supporte pas qu’on puisse lui échapper.
En partant, en prenant en main mon destin et celui de ma fille, j’ai cru que tout irait mieux. Mais je n’avais pas pris la mesure de ce qu’il m’avait fait vivre pendant des années.
J’avais enfoui au fond de moi mes peurs, mes blocages, ce qu’il m’a fait subir. Et quand j’ai constaté que refaire sa vie était compliquée car il est difficile de rencontrer un homme bien, ma méfiance a pris toute la place.
Pourquoi je n’arrive pas à refaire ma vie. Pourquoi je suis encore seule ? Parce que je n’ai plus confiance, parce que je n’ai plus envie de reproduire ce schéma. Et pour l’instant, personne, aucun homme ne m’a donné envie de réessayer. Aucun n’a été digne de confiance. Alors croire encore en l’amour…
J’ai trouvé dans mon célibat une forme d’apaisement, de sérénité. Je vis pour moi, en fonction de mes envies, de ma fille et je nous construis des projets de vie.
Ouvrir mon cœur à nouveau me semble quasi irréel aujourd’hui. Est-ce que je ne veux plus aimer, ou je ne peux plus ?
Je ne sais pas, sûrement un mélange des deux. Je n’en souffre plus, mais il m’a fallu du temps pour comprendre mon cheminement et pour retrouver une forme de bien-être émotionnel et psychologique.
Une relation amoureuse toxique laisse des traces et il faut du temps pour en sortir. Je ne dis pas qu’on ne peut pas retomber amoureuse, retrouver l’amour, refaire sa vie mais je trouve que c’est un parcours du combattant.
Aujourd’hui je continue à travailler sur ma confiance en moi, j’ai réussi à me détacher totalement de son emprise mais c’est un travail de longue haleine. J’avance, doucement, et je vis un peu ma vie de femme au jour le jour.
Peut-être que je referai ma vie un jour, peut-être pas, mais ce n’est plus une priorité, et je sais aujourd’hui pourquoi j’en suis là. A mon sens, c’est déjà une victoire.
Bravo fanny, il est difficile, de, sortir de l’emprise, d’un pervers narcissique, je l’ai vécu, et j’ai du mal moi aussi à refaire confiance à un homme, il est important de penser à soi, de se re-découvrir pour se, reconstruire avant d’envisager une relation. Avons nous vraiment besoin d’un homme pour nous, épanouir, je ne crois pas.. La, sexualité reste un besoin fondamental mais nous, sommes capable de nous, débrouiller pour combler ce manque..
La vie est belle et si oreci8 que nous nous devons de l’aimer, et nous, aimer. Réapprendre à nous aimer, pour pouvoir de nouveau aimer les, autres. Tellement de blessures d’humiliation, de violences physiques, verbales, tout cela laisse des, traces.. Il nous faut rester créatives transformer toutes ces blessures en une grande force pour avancer.. Et retrouver le joie de vivre et d’aimer. Nous méritons le meilleur. Je vous, aimé toutes les femmes qui ont vécu aux côtés, d’un pervers narcissique, je vous envoies tout mon amour et beaucoup force pour la suite..
Un gra merci pour ce témoignage.