Je le retrouvais partout; dans le corps de Ryan, le parfum de Greg, la prestance d’Antoine, la dépression de Louis, la générosité de Thierry… Dans ce rasoir négligé au bord du lavabo, cette musique triste et mélodieuse à la fois, les matinées passées au lit, le vin rouge tintant les lèvres, les oeufs brouillés du matin… Partout. La moindre petite chose le ramenait en vie, usant de la magie de la Madeleine de Proust.
Il n’y avait pas d’échappatoire, aucune solution au problème. Cette équation avait bien trop d’inconnus. Exsangue, cette relation s’accrochait à mon coeur saignant, telle une sangsue. Comme un malade tenterait de gagner du temps, à coup de perfusion sur son lit de mort.
Trainant cette carcasse partout où j’irai, la fuite sera impossible.
C’est ma prison sans barrières.