Le mot ghosting est un terme apparu récemment, du mot anglais « ghost » qui veut dire fantôme. C’est le fait de quitter quelqu’un sans le prévenir, du jour au lendemain sans explications. C’est faire le mort : pas de dernière discussion, pas d’appel, ni de mail ou de SMS. Il y a donc bien une idée de disparition, une triste métaphore de la mort derrière ce phénomène : faire le mort, le fantôme. Et donc pour la personne quittée, il y a un travail de deuil à faire. Et il est difficile de faire le deuil sans pouvoir donner du sens à cette fin d’histoire. Souvent cela s’accompagne d’une remise en question de sa propre valeur. On ne comprend pas pourquoi l’autre nous a fait ça. Pourquoi on n’a rien vu venir ? Et on se pose mille questions sur ce qu’on a fait ou pas fait, ou sur ce qu’on aurait dû faire. Être victime de ghosting, c’est souvent voir sa confiance en soi mise à rude épreuve et traverser une période sombre.
Que faire si on est victime de ghosting ?
« Est-ce que j’aurais dû me méfier ? Mais je suis si fatiguée de me méfier encore et toujours des hommes ces dernières années que, pour une fois, je me suis autorisée à lâcher prise. Et je n’aurais pas dû. J’aurais dû écouter ma petite voix intérieure, mon intuition qui me soufflait qu’il n’était pas différent des autres. Qu’il était trop beau parleur pour être sincère.
Mais on m’a si souvent répété que je me méfie trop que j’ai voulu y croire.
Croire qu’une rencontre non préméditée pouvait être une jolie opportunité, croire qu’il était une belle personne, que les mots qui sortaient de sa bouche étaient sincères.
Après ces quelques rendez-vous, cette complicité naissante, j’ai voulu croire en son honnêteté. Et j’ai écouté ce désir montant et nous avons fait l’amour. Tendrement. Rien ne laissait imaginer la suite. Il n’est pas parti comme un voleur. Il m’a appelé le soir. M’a confirmé notre prochain rendez-vous quelques jours plus tard. A pris des nouvelles. Pendant quelques jours.
Et arrivé le jour J, silence radio. Pas de SMS ni d’appel. Aucune réponse à mes messages. Pas d’explication à cette annulation. A cette disparition. Plus rien. Aucune réponse après mes dernières tentatives pour comprendre. Il a disparu du jour au lendemain. Après quelques semaines de relation et un moment d’intimité. C’était il y a quelques mois… »
Victime de ghosting : Ne pas chercher de réponse dans le silence
En cas de ghosting, celui qui reste est seul face à ses questions. Celui qui s’en va a fonctionné d’une manière que l’autre n’a pas vu venir. L’incompréhension est totale. Du jour au lendemain, l’autre n’est plus là. Le ghosting entraîne une perte de confiance en soi, une profonde dévalorisation. Celui qui reste va se sentir abandonné.
Pourtant, c’est en acceptant de ne pas avoir LA réponse que l’on pourra se reconstruire. Le piège, c’est de se culpabiliser. De regarder à la loupe tout ce que l’on a pu dire, faire ou pas, et se dire que l’on n’aurait peut-être pas dû agir de telle ou telle façon… c’est un cercle vicieux dans lequel il ne faut pas entrer.
Victime de ghosting : Se poser les bonnes questions
Pour comprendre ce silence soudain, on veut légitimement obtenir des explications. Le premier réflexe d’une victime de ghosting est donc bien évidemment d’essayer d’entrer en contact avec l’autre. Son silence n’en est que plus ravageur. Dans les premiers temps, de nombreuses personnes cèdent à la panique et pensent que l’autre a eu un accident.
Mais la seule chose que l’on puisse questionner, c’est son propre comportement. Est-ce que l’on a été dans le déni, est-ce que l’on a voulu croire à une histoire qui n’existait pas ? Il faut se poser les bonnes questions : est-ce que je n’ai pas occulté des choses que je ne voulais pas voir ? Est-ce que je ne me suis pas plongé dans le fantasme ?
Ce travail sur soi va permettre de se corriger afin d’être plus vigilant dans une future relation, plus lucide par rapport à soi-même et donc par rapport à l’autre.
Victime de ghosting : Ne pas laisser votre peur de l’abandon se réveiller
Lors du ghosting, la personne quittée se sent objet, elle est jetée après usage. Au-delà de la blessure affective, il y a la blessure narcissique.
Non considérée en étant quittée aussi brutalement, la personne peut se sentir niée dans sa personnalité et souffrir d’une forte blessure d’abandon. Cette situation est en effet d’une extrême violence psychologique d’autant plus si la victime du ghosting a une fragilité au niveau de la confiance en soi.
Ce qui fait le plus mal lors d’un ghosting c’est en effet la réactivation de la blessure d’abandon. Il y a la souffrance, l’incompréhension et un puissant sentiment de vide. Ce vide est avant tout l’absence d’un véritable amour de soi. On croit s’aimer mais en fait ce n’est pas encore le cas. Dans cette quête d’amour désespérée, nous avons donné tout pouvoir à l’autre et nous nous sommes oubliés.
Retrouvez-vous et ne vous abandonnez plus.
Victime de ghosting : Vivre après cette « non-rupture »
Il est difficile de passer à autre chose et de faire le deuil d’une relation alors qu’il n’y a pas eu de vraie rupture. Pour tourner la page, il faut pouvoir donner du sens aux événements. Et là c’est impossible, votre ancien partenaire vous en a privé.
Vous n’aurez jamais d’explications et vous devez vous faire à cette idée. Pas facile de se reconstruire, de refaire confiance. Pourtant, il est important d’accepter que l’on ne peut pas tout contrôler, ni tout anticiper. La brutalité de cette rupture est peut-être le fait d’une mauvaise rencontre. Il n’y a aucune raison pour qu’elle se reproduise.
Écrire au partenaire qui est parti en mode ghosting sans explication peut contribuer à mettre un terme officiel à la relation, pour permettre le déclenchement du processus de deuil. Évidemment, il est illusoire d’attendre une réponse, la personne doit faire cela avant tout pour elle, pour pouvoir passer à autre chose.
L’après ghosting peut vous permettre de vous poser les bonnes questions. Revoir le film de la rencontre en découvrant les signaux ignorés pourra vous aider. Non pas pour vous culpabiliser, mais pour apprendre. Ainsi on ne vous y reprendra plus.
« …Aujourd’hui encore je ne sais pas pourquoi. A-t-il été déçu de ce câlin ? A-t-il eu ce qu’il voulait ? Mentait-il depuis le début ? Etait-il en couple ? J’ai envisagé toutes les possibilités, tous les scénarios.
La seule réponse que je garde aujourd’hui c’est que peu importe la raison, je n’ai rien fait pour mériter cela. C’était un sale type, lâche au possible. Il n’a aucune excuse et j’espère qu’aucune autre femme ne subira ça de sa part.
Je n’ai plus de tristesse aujourd’hui, même plus de colère et je ne ressens plus ce manque d’estime de moi qu’il avait presque ébranlée. Non, j’ai juste du dégoût pour lui et le regret de lui avoir cédé en lui offrant ma confiance, mon corps et une toute petite partie de mon cœur ».
Merci pour cet article. C’est un fait que mes « antennes » s’étaient mise en mode « attention », mais les mots si gentils, admiratifs, répétés, même si je me méfais, on eu raison de moi. Pourtant j’ai vu, oui vu que j’étais dans un schéma répétitif ! Un comble. Il est venu tous les jours pendant 3 semaines, à ses heures bien sûr pour…aller au lit, mais m’accordait quand même une ou deux heures de présence. Et moi… idiote seule depuis 5 ans, de me trouver bien chanceuse!
Puis la veille : des câlins, des » jamais je ne ferais pleurer ces yeux là » , etc. Le lendemain, on prend un café au dehors, il me dit je t’appelle ce soir. Et je disparais de son téléphone, impossible désormais de le contacter. Je lui ai fait un dernier sms sur messagerie normale et non Whatsapp qui est bloqué, et puis je vais bloquer son nr demain, lui laissant une ultime chance d’explication qui ne viendra pas. le comble est qu’il ose venir au café où je vais ! Je ne vais lui faire ce plaisir de changer de lieu où je vois d’autres amies. je ne suis coupable de rien mais que c’est dur pour mon petit ego égratigné ainsi. Bon courage à toutes et tous qui vivez ça.