Mes chères,
Lectures incontournables de l’été, sur la plage : les magazines de gonzesses ! Tests, quizz, expériences perso, conseils, mode…
En tournant les pages en papier glacé des Cosmo, Biba et autre Glamour, vous assistez à un étalage de femmes sublimes, de présentation de maillots de bain pour déesses de la plage, de conseils sexo pour vous vous apprendre à être toujours plus décomplexées au lit avec votre amour de vacances. Ne parlons pas des horoscopes plus que détaillés qui vous conditionnent chaque jour un peu plus sur vos humeurs quotidiennes. L’avantage, c’est que vous êtes capables de prendre au second degré chacun des articles que vous lirez dans ces magazines. Cela vous amuse peut-être plus que ne vous fait réfléchir. C’est selon moi là où est le côté un peu fourbe de ce type de lectures. Comme vous pensez ne pas prendre ce que lisez au pied de la lettre, vous n’êtes peut-être pas conscientes de l’influence que cela peut avoir sur vous, inconsciemment.
En effet, ces magazines ont beau être sympathiques, n’est-ce pas plutôt une niche à complexes que vous avez entre les mains ? En aucun cas je ne souhaite dénigrer ces ouvrages. Ils sont divertissants, amusants, et je suis la première, dés que les beaux jours sont là et que je suis sur ma serviette, à remplir mon sac de ces pages féminines.
C’est évidemment super chouette, entre copines, de faire les tests, mais soyons honnêtes, ce n’est certainement pas cela qui révolutionnera votre vie.
Le bémol que je souhaite relever par cet article, c’est l’incitation aux attitudes quelque peu dévergondées qui se dégage de ces magazines. Masqués par des gros titres tel que « Aujourd’hui, je m’assume comme je suis », vous aurez malgré tout affaire à des conseils vous obligeant quelque part à vous formater aux critères publicitaires. Personnellement, je n’ai jamais lu l’un de tous ces articles en me disant à la fin de ma lecture : aujourd’hui, je m’assume comme je suis.
Parce que ce que je vois dans ces magazines c’est plutôt la femme photoshopée de droite:
Encore une fois, loin de moi l’envie de mettre à mal chaque édito de ces magazines, et je suis d’ailleurs pour la survie de la presse féminine !
Mais ne souhaitez-vous pas non plus lire un jour un magazine qui vous aide (réellement) à assumer vos complexes, sans vous conditionner à les cacher ? Un magazine qui vous félicite de vouloir garder votre copain cet été sans vous conseiller de vous soumettre à lui sexuellement ? On en revient un peu à la critique que j’ai faite précédemment sur le film d’Audrey Dana, Sous les Jupes des Filles. En fait, après des années de révolutions des mœurs et de libération de la condition féminine, je trouve que l’on revient progressivement à un affaiblissement de la belle perception de la femme. C’est dommage. Ces lectures pourraient, tout en conservant leur ton humoristique et léger, faire une ode à la femme moderne. Le problème est de fond : aujourd’hui, qui dit femme moderne, décomplexée et libérée dit nécessairement femme aux petites valeurs.
Cela dit, les seuls articles qui selon moi, ressortent un peu du lot dans ce genre de magazines, sont les expériences personnelles des articles.
Comme si, à partir du moment où une femme s’exprime sans vouloir faire vendre un magazine, elle s’autorise plus de sincérité sur les idées qu’elle avance.
Allez, j’arrête de vouloir révolutionner le monde dans lequel nous vivons ! Toujours mon esprit de contradiction qui prend le dessus.
Vous pouvez évidemment être totalement convaincues de vos lectures estivales, car sans vous poser toutes ces questions, vous les trouvez divertissantes, justes et concrètes. Et vous avez aussi raison. Il est également chouette, une fois dans l’année, de vous éclater en lisant ces magazines, et que certains articles vous apportent même des réponses sur les petites interrogations conjugales ou sexuelles que vous vous posez ! Et que même si vous n’interprétez pas ce que vous lisez avec considération, vous vous plaisez à les lire, par curiosité ou amusement.
Vous êtes aussi suffisamment intelligentes pour tourner les pages un quart d‘heure en visualisant avec envie les mannequins, stars qui se montrent sans complexe sur les plages de sable fin sans pour autant refermer le magazine encore plus complexées qu’en l’ouvrant, alléchée par ce même gros titre « Aujourd’hui je m’assume comme je suis » !
Et Barbie, elle s’assume?