On a pris l’habitude d’utiliser des anglicismes pour tout et n’importe quoi, surtout depuis l’utilisation d’Internet. Sur Parler d’amour, on vous a déjà expliqué certains de ces termes qui définissent les comportements amoureux actuels. Ghosting, breadcrumbing, submarineing… A chaque anglicisme son comportement, pas vraiment amoureux d’ailleurs mais plutôt de séduction. Mais il y a pire, avec le stalking. Qu’est-ce que le stalking ? Littéralement traduit par « traque », c’est une forme de harcèlement qui peut être très grave et qui se nourrit beaucoup des réseaux sociaux. Tour d’horizon de ce phénomène.
Qu’est-ce que le stalking ?
A l’origine, le stalking ou « traque furtive » désigné ainsi par les anglo-saxons, est une forme particulière de harcèlement qui a été nommée ainsi dans les années 1980 pour décrire les conduites harcelantes de certains admirateurs envers des stars. Hélas, depuis l’avènement des réseaux sociaux, il s’est amplifié et étendu à tout le monde.
Le stalking, une forme grave de harcèlement
Ce comportement de harcèlement se caractérise par des appels téléphoniques, des SMS, des mails pour les stalkers qui ont le numéro de téléphone ou l’adresse mail de leur victime et des messages sur les réseaux sociaux. Mais plus grave encore, ils peuvent envoyer des lettres sur le lieu de travail ou au domicile, faire des tentatives répétées de prise de contact dans des lieux publics, une surveillance (au domicile ou sur le lieu de travail), une filature de la victime, l’envoi de cadeaux, non sollicités.
C’est donc une véritable traque, un harcèlement sévère que peut faire subir le stalker à sa victime selon son « mode opératoire », les informations recueillies et le lieu où le premier contact a eu lieu.
Le stalking est un harcèlement doublé d’espionnage
Le stalking a un caractère prédatif. Le stalker cible une personne en particulier pour une raison précise, ce n’est pas une simple obsession amoureuse, c’est un comportement malsain et dangereux. Le caractère obsessionnel, intrusif et répétitif différencie ses actes d’une simple fixette sur la personne visée. Cette attention disproportionnée fait de la personne ciblée une victime, portant atteinte à sa tranquillité, à son intimité et même à son intégrité morale et physique parfois.
Il focalise sa traque et sa surveillance, de façon répétée, sur cette personne. En plus de l’épier, il peut contacter sa victime de manière réitérée, sans le consentement de cette dernière, car il a du mal à comprendre la gravité de ses actes.
Le stalker exerce donc une violence psychologique qui peut même aller jusqu’à la confrontation directe ou les violences verbales et physiques.
Stalker, c’est s’imposer dans la vie d’une personne contre son gré en s’adonnant à un harcèlement compulsif obsessionnel.
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Les réseaux sociaux : terrain de chasse du stalking
Avec les réseaux sociaux, exposer sa vie est devenu l’usage pour des millions de personnes. Photos, vidéos, stories, publications, on se montre, on donne son avis, on court après les « like » et les commentaires. Normalement, on choisit à qui on expose sa vie sur la sphère virtuelle par des paramètres contrôlant l’accès aux contenus diffusés. Mais cette exposition de soi implique l’existence d’un public, et selon les plateformes et les usages qui changent vite sur le Web, il n’est plus surprenant de voir des comptes au profil public. Désirées ou non, connues ou non, de nombreuses personnes ont alors accès à l’ensemble de vos publications.
Les utilisateurs des réseaux sociaux ont alors la possibilité d’observer et d’être observés, l’intimité est un concept en net recul. Mais malheureusement, cela a permis le développement de pratiques malsaines, toxiques et parfois dangereuses, comme le stalking.
L’explosion d’Internet a donc encouragé ces nouveaux « prédateurs ». Grâce aux réseaux sociaux, le stalker se renseigne sur sa victime et développe un sentiment d’impunité.
Qui sont les stalkers ?
Le plus souvent, l’harceleur est un ancien partenaire amoureux de la victime, mais il peut également être un collègue de travail, un supérieur hiérarchique, un employé, un contact professionnel, un voisin… Il n’existe pas de profil type du stalker. Bien que cela soit plus rare, le stalker peut d’ailleurs aussi être une femme. Il peut donc être un anonyme, une connaissance lointaine ou un proche de la victime.
Seul point commun entre ces harceleurs : leurs techniques. C’est via des coups de fil jour et nuit, des messages, des cadeaux ou encore des lettres, menaçantes ou bien d’amour, que les stalkers attaquent leur victime.
Les simples “curieux”
Souvent jeunes, leur comportement est né par et sur les réseaux sociaux. Les nouvelles générations ont un fort désir de se montrer, frôlant parfois l’exhibitionnisme tant la barrière entre public et privé n’existe plus. Ce désir de mise en scène, mais aussi le fait de suivre les autres en retour, font que s’espionner mutuellement semble naturel. Quand cela reste de la curiosité ponctuelle, il n’y a pas de problème mais cela devient inquiétant quand cela devient obsessionnel, compulsif et dirigé spécifiquement vers une personne ciblée.
Des profils psychologiques spécifiques
Il y aurait deux types de stalkers :
- Ceux qui souffrent d’un trouble psychotique avéré, de type érotomaniaque (érotomanie : illusion délirante d’être aimé d’une personne)
- Ceux qui ont un trouble de la personnalité
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Comment se manifeste le stalking ?
Il existe plusieurs degrés de stalking, qui vont crescendo dans le harcèlement et la gravité des actes qui lui sont associés.
Contacts répétés
Le stalker s’adresse à sa victime directement, mais aussi à son entourage, il s’introduit dans sa vie de jour comme de nuit par les moyens suivants :
- Appels téléphoniques
- SMS et messages instantanés
- Messages sur les réseaux sociaux
- Sextos
- Mails
- Lettres
- Cadeaux
Traque et espionnage
La traque peut être opérée physiquement tout aussi bien que via les moyens de communications à distance :
- Suivi de la victime dans la rue, en bas de chez elle, à son travail dans les lieux publics
- Suivi des actualités de la victime sur les réseaux sociaux
- Prise de contact avec son entourage afin de soutirer des informations à son sujet
- Vol d’identité sur internet pour mieux accéder à ses informations
- Utilisation de moyens technologiques d’espionnage (caméra, micro, application mobile de géolocalisation…)
Contact direct, confrontation
Le stalker peut venir de manière impromptue et agressive jusqu’à sa victime pour lui parler, la menacer, la violenter, l’agresser. Il peut aussi vandaliser sa voiture, son domicile ou s’introduire sur son lieu de travail.
Harcèlement à proprement parler
- Menaces écrites, verbales ou physiques
- Intimidations
- Proférations et/ou publications d’informations mensongères, calomnieuses, diffamatoires, injurieuses
Agressions
Le stalker s’en prend aux biens et au domicile de la victime, à son animal de compagnie ou à elle physiquement. Si le stalker et la victime ont des enfants, ceux-ci peuvent servir d’otages pour entrer en contact avec l’ex-partenaire.
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Conclusion sur le stalking
Le stalking est donc une pratique très grave de harcèlement. Si les réseaux sociaux permettent à tout un chacun d’espionner en toute liberté n’importe qui, ce comportement devient dangereux à partir du moment où il est obsessionnel. Le stalker ne fait pas qu’espionner ou fantasmer sur une personne, il dépasse la sphère virtuelle par une intrusion dans la vie réelle de sa cible qui devient sa victime. Ce persécuteur cherche une intimité forcée avec la victime, car il souffre d’érotomanie ou alors il veut lui faire du mal car ils ont un passé commun. Il cherche alors à se venger d’une rupture, d’avoir été éconduit…
C’est un comportement obsessionnel et dangereux qui peut aller très loin. Faites donc attention à vos paramètres de partage sur les réseaux sociaux et parlez-en à vos proches ou à un professionnel si vous êtes harcelé(e) par une personne de façon répétée, par message, par appel, dans la rue, devant chez vous ou à votre travail.
Je pense avoir pratiqué le breadcrumbing mais je n’en suis pas sûre car je suis vraiment attirée et dans l’envie de mieux connaître la personne mais elle m’impressionne aussi. Une expérience que j’ai déjà vécue et la réponse de l’autre est le stalking sur les deux expériences . L’ai je provoqué ? Que dois je faire ?