Sa famille, on l’aime, à des degrés divers selon les histoires, les problèmes, les conflits, c’est vrai. Dans chaque famille ou presque, il y a des disputes, des désaccords, des gens qui ne se parlent plus, des affinités qui ne se créent pas. Mais en dépit de cela, ça reste la base, nos origines, nos parents, ceux qui nous ont donné la vie et de l’amour, ceux qu’on aime en premier dans notre existence. Cet amour s’accompagne, sans même que l’on s’en rende compte, de plein d’autres choses au fil du temps. Notre histoire, cet univers familial que l’on se crée et auquel on s’attache. L’attachement, c’est ce lien aux souvenirs, à certains lieux. Notre vie est aussi et beaucoup faite d’habitudes qui deviennent des points de repère et structurent une zone de confort, rassurante et sécurisante, dans laquelle on se sent bien avec les gens qu’on aime. Là où on se sent chez soi. On a tous en tête ce lieu qui fait ressurgir en nous des souvenirs d’enfance et d’adolescence, d’événements familiaux, de vacances, de famille. On a tous, à des degrés différents, un attachement à ce qui nous a construit au fil des années. Et quand cette construction s’écroule tel un jeu de cartes ou plutôt un jeu de Kapla, alors nos souvenirs d’enfance s’en retrouvent bouleversés. Mis en exergue, ils remontent à la surface pour au final nous submerger et nous obliger à faire un travail sur nous-mêmes. En effet, il arrive que notre quotidien soit bouleversé par la décision de nos proches. Que notre vie change malgré nous et qu’on ne puisse que s’adapter, que l’accepter. Que ce soit ainsi le temps des au revoir ou des adieux. A une part de notre enfance, de notre passé, de notre histoire. De notre vie ? Réminiscences de l’enfance : comment dire adieu à ses souvenirs.
Réminiscences de l’enfance : comment dire adieu à ses souvenirs
Dans la vie, le changement se fait parfois par nécessité ou obligation, mais il est aussi et heureusement souvent volontaire, vecteur de renouveau, annonciateur d’une nouvelle vie, parfois même d’une renaissance.
Prendre des décisions qui mènent à un changement radical de vie, c’est synonyme de nouveau départ. C’est votre cas.
« Papa, maman, vous avez décidé de partir. De clore ce chapitre de votre vie, pour aller profiter ailleurs de votre retraite bien méritée, pour trouver un second souffle, une sérénité apaisante. Une page se tourne comme on dit… Ou plutôt un livre là, plus de trente années de notre vie de famille, rien que ça ! Enfance, adolescence, âge adulte. De fille, de sœur puis de maman avec mon fils, qui s’y est également créé des souvenirs.
Dire adieu à sa maison c’est dire adieu à la saveur de ses souvenirs d’enfance, à toutes mes « madeleines de Proust ».
Il s’est passé tellement de choses dans cette maison, ce cocon, ce point de repère, d’ancrage. Ne me demandez pas ce qui va le plus me manquer, je ne sais pas, c’est un tout. Je ne suis pas matérialiste je m’en fiche des objets, des choses.
On allait à la « Maison » tout simplement…
Ce qui me manquera ce sont les moments passés ensemble et je sais qu’il ne me reste qu’un moyen pour les faire revivre aujourd’hui, c’est à travers mes souvenirs, parce que c’est fini, il n’y aura plus d’autres moments.
La maison est vidée, la porte est fermée à clé.
La maison de mon enfance appartient aujourd’hui à des étrangers qui en feront à leur tour je l’espère, un véritable foyer pour leur famille, un lieu de jeux et de joies pour leurs enfants, un cocon chaleureux et privilégié pour se créer de beaux souvenirs.
Une nouvelle histoire commence, une nouvelle vie de famille, différente, ailleurs, dans laquelle la distance tiendra une place importante. Il va falloir s’y habituer, se créer de nouveaux souvenirs, autrement, là-bas. En attendant de prendre mon envol également vers un ailleurs plus proche de vous je l’espère, ce soir c’est la petite fille qui pleure encore sa maison, encore un peu.
Je ne veux pas être égoïste, gâcher votre joie, votre fierté, alors ces maux je les garde pour moi, ces mots je les écris plutôt que de vous les dire pour ne pas vous faire douter, culpabiliser, regretter. Car il n’y a aucune raison.
Vous avez fait le bon choix. L’évidence m’est venue après le chagrin de voir la maison vidée de tout, vidée de vous, de nous.
Là-bas, chez vous à présent, elle m’est apparue. Vous y serez chez vous, dans cet endroit qui vous apaise, qui vous correspond, qui vous appelait sûrement. Un vrai havre de paix.
On ne fait pas des enfants pour les garder prisonniers, près de soi à vie, il faut les laisser prendre leur envol dit-on, c’est pareil pour les parents…
Je n’ai aucun droit d’être égoïste, en colère ou de me sentir abandonnée. Non je suis juste triste et nostalgique. Cela passera parce que l’esprit de famille lui, même plus loin, même autrement, est toujours là bien vivant dans mon cœur. Papa, maman, vous allez terriblement me, nous manquer mais je suis très heureuse pour vous. »
Dans une famille, quand on est proches les uns des autres, et que quelqu’un décide de changer de vie, il y a forcément des conséquences sur les autres membres du clan familial. Déménager, aller vivre ailleurs à des centaines ou des milliers de kilomètres, ce n’est pas rien quand on a eu l’habitude de vivre ensemble, à quelques minutes les uns des autres.