En France, selon un sondage IFOP, 30 % des femmes en âge de procréer ne désirent pas avoir d’enfant. Souvent critiquées pour leur choix, elles sont pourtant de plus en plus à assumer. Alors quelles sont les raisons de ces femmes ? Comment vivent-elles la pression sociale et familiale ? 3 femmes ont accepté de témoigner pour banaliser le non désir d’enfant et s’affranchir de la pression sociale. Ces femmes qui ne veulent pas d’enfants nous livrent leurs raisons.
Ne pas vouloir d’enfants : les raisons diverses
Sandra a 42 ans et elle n’a pas d’enfants. « Non pas que je n’ai jamais voulu en avoir, bien au contraire. Plus jeune, je m’imaginais, maman, d’un petit garçon. Je me souviens d’une discussion avec ma cousine, où elle m’avait dit : « c’est fou la façon dont tu en parles, ce gamin n’existe même pas que tu as déjà plein d’amour pour lui » », confie t-elle.
Au fond d’elle, Sandra a toujours su qu’elle aurait été une bonne maman. » Aussi aimante et protectrice que la mienne. Je n’ai jamais voulu faire un enfant juste pour dire que j’en ai fait un. Pour moi, la naissance d’un petit être marque l’union de deux personnes qui s’aiment d’un amour inconditionnel. C’est important que cet enfant soit désiré et qu’il grandisse auprès de ses deux parents dans de bonnes conditions. Malheureusement, je n’ai connu que des relations chaotiques… »
Si Sandra n’a jamais rencontré un homme avec qui elle souhaitait construire une famille, Amandine, elle, ne ressent tout simplement pas ce besoin de donner la vie, « Cette envie d’élever un enfant, de devoir lui apprendre mon mode de vie dans un premier temps et accepter que ce petit être grandisse et devienne sa propre version, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. » La jeune femme qui a aujourd’hui 29 ans a réalisé qu’elle ne voulait pas d’enfants il y a plus de 10 ans quand elle avait seulement 18 ans.
Claire a 33 ans et pour elle aussi sa décision est prise depuis longtemps, alors même que la jeune femme est en couple, « En ce qui me concerne je ne sais pas quel avenir je pourrais offrir à un enfant, les fins de mois sont devenues de plus en plus difficiles, la société est difficile à cerner et les codes ont changé depuis mon enfance. » explique t-elle. À l’âge de 27 ans la jeune femme a pourtant essayé d’avoir un enfant avec sa compagne de l’époque, mais cela n’a pas fonctionné, « Ça n’a pas pris et puis naturellement l’idée est ressortie de ma tête. Depuis je vie avec le sentiment que si cela avait marché je l’aurais sûrement regretter et j’aurais fait un enfant malheureux. Et qui y a-t-il de pire que ces femmes qui n’aiment pas leur enfant ? »
Ces femmes qui ne veulent pas d’enfants : une envie de liberté
Chez ces femmes, c’est avant tout un besoin de liberté qui explique leur non-désir de maternité. Pour Claire ne pas avoir des enfants c’est la liberté de vivre. « Je peux faire les choix professionnels que je veux ! Je n’ai pas de contraintes d’horaires, petit ou gros salaire, je n’ai pas à me soucier de responsabilités qui m’incomberaient si j’avais un enfant. »
Une liberté de vivre que rejoint aussi Amandine : » J’aime aller et venir dans la vie sans préoccupation, sans horaires sur ma vie privée, le monde du travail nous tient suffisamment à la pendule. Alors avoir l’œil sur l’heure pour le biberon, ensuite l’école… non merci ! Cette décision est, je pense, la meilleure pour moi qui souhaite voyager et vivre ma vie de couple pleinement et entièrement avec mon partenaire. »
Les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfant doivent constamment se justifier. Quand elle décide d’en parler à sa famille, Amandine comprend bien qu’elle n’est pas prise au sérieux. « Ma famille est toujours à remettre en question mes paroles et à me dire ouvertement que je ne me rends pas compte de ce que je dis, que ça me viendra obligatoirement un jour ou l’autre. Alors qu’une femme qui annonce qu’elle est enceinte personne ne lui fait le reproche de l’avenir que lui réserve notre monde, de l’impact financier que ça représentera sur sa vie ou encore l’aspect émotionnel et relationnel que cela lui réserve !«
Ces phrases, Claire aussi les a entendues, « Mon père m’a dit un jour qu’il n’avait pas d’intérêt à venir me voir car je n’avais pas d’enfant. Je n’ai plus de contact avec lui aujourd’hui. Ma mère a mis du temps à arrêter de dire que je pourrais peut-être changer d’avis. Sinon tout mon entourage sait que je ne suis pas touchée par une annonce de grossesse, par un ventre rond, par un bébé qui dit areuh ou gnagna au lieu de papa. C’est comme si cette part de moi n’existait pas ! »
Sandra, elle, a dû accepter la déception de sa sa mère, « Elle qui aurait tant aimé avoir un petit-enfant de sa fille… Elle me le dit souvent. Sinon, je ne me sens pas vraiment jugée. Je dirais que ça attriste plus les gens qui connaissent mon passé amoureux ; et quand on me demande si j’ai des enfants, il y a parfois une certaine gêne à ma réponse. Les gens n’osent pas demander plus. D’autres m’envient ! Quand j’entends les galères de mes collègues, je me réjouis de ne pas avoir tous ces soucis et contraintes. »
Dans leurs témoignages, les 3 femmes expriment la certitude de leur décision. Si elles ont pu avoir des moments des doutes, aucune n’a peur de regretter son choix plus tard.