TENDRESSE & CONTRADICTION
J’aimerai vraiment, vraiment, beaucoup qu’on m’explique ce qu’il se passe dans la tête d’un homme, parfois… Parce que j’ai beau avoir un peu d’expérience et passé quelques nuits à leurs côtés, il y a des contradictions qui restent des mystères. Allez comprendre …
Celui que je m’apprête à évoquer, en est un : un point qui n’a de cesse de me surprendre, qui me turlupine et me désarme. 1H47 … après une partie de jambes en l’air musclée par 30 degrés d’une nuit d’été sans un filet d’air, la troisième que nous passons ensemble … L’homme s’effondre, à côté de moi, le souffle fort, le corps brûlant. Quelques secondes s’écoulent, sa tête vient se blottir sur mon ventre, son nez contre mes côtes, ses bras me cherchent et s’emparent des miens qu’ils enroulent contre lui. Il réclame mon emprise, mes bras qui l’enveloppent et l’étreignent, ses doigts qui me caressent… Il joue avec son nez et son visage à me sentir, embrasse du bout des lèvres ma peau encore humide et suante. Il remonte plus haut contre moi, me tenant les bras contre lui comme suppliant de ne pas le lâcher. Il est au creux de mon épaule. Son crâne sous mon menton, de ma main droite je lui masse délicatement le cuir chevelu comme pour le détendre… il gémit légèrement à chaque caresse. Il prend ma main gauche et l’amène sur son torse … Il s’abandonne entièrement dans mes bras. Nos corps nus l’un contre l’autre sont tellement enlacés que nous pourrions fusionner à cet instant, nos peaux fondant l’une à l’autre. Il entend mon cœur dans ma poitrine me dis-je, son oreille est pile poil dessus. Ses divines fesses, les plus douces jamais rencontrées, sont dans le creux de mon ventre. Je savoure cet instant divin de tendresse ultime, ou il s’abandonne.
A quoi pense-t-il ? Pourquoi me livre t-il son être tout entier à ce moment précis, sans frein, sans retenue… ? Nous évoluons de quelques centimètres de temps à autre, faisant mûrir notre position sans jamais se défaire … De ces longues minutes à se caresser tendrement, à parler un peu parfois, à s’embrasser chaudement à d’autre, c’est moi qui finis au creux de son épaule. Il ne lâche pas mon bras qu’il garde enserré à sa taille ou parfois d’une main décidée il s’empare de la mienne pour la poser sur son cœur, la sienne par-dessus. Cette tendresse charnelle me submerge… C’est ce que je préfère, ce que j’aime, celle qui rassure et qui apaise. Je souris dans la pénombre de cette nuit d’été, chaude et suave. On pourrait être amoureux que ce ne serait pas mieux, ni plus tendre, ni plus doux. Nos corps s’aiment à ce moment précis, nos âmes peut-être aussi. Je conserve l’empreinte de notre étreinte veloutée et je sais … qu’au réveil déjà, elle aura disparu. Nous nous séparons pendant la nuit, parce qu’il fait chaud, parce que nos corps réclament leur liberté… Au petit matin comme à chaque fois, nous reviendrons l’un vers l’autre. L’esprit encore embué, je l’entends réveiller et doucement basculer vers moi. Une main d’abord sur mon épaule puis quelques minutes plus tard son corps qui me tire à lui. Je fais volte face, j’ai envie de me blottir. Mon front contre son torse, son bras qui me tient, ma main au creux de ses reins qui le caresse … le réveil qui sonne !
Il bondit. Claque la porte de la salle de bain. Fin.