En anglais, tinder est la matière qui permet à un feu de s’allumer. Efficace, cette métaphore a donné son nom à la célèbre appli pour smartphone. L’étincelle, c’est ce qui est censé se passer lorsque vous likez le profil de quelqu’un et que cette personne like le vôtre en retour. Je dis bien « censé »…
« Je te prends ou je te jette ». C’est cruel, c’est fun, c’est le concept de Tinder. Simple d’utilisation, l’appli devient vite addictive. Les photos de profil Facebook défilent et à chaque fois, c’est tout l’un ou tout l’autre: un cœur = tu me plais, une croix = Next! Très ludique. Bien à l’abri derrière son écran, l’utilisateur finit par se prendre pour le jury d’un concours de beauté. Parce que Tinder se base en premier lieu sur les apparences. Et on ne va pas se mentir… ça sert! Inutile de commencer à chatter avec Thomas si le jour de la rencontre vous vous rendez compte qu’il a 47 ans (et non 25), la bave aux lèvres et l’œil lubrique.
Évidemment, il y a toujours des petits malins qui ne mettent que des photos de groupe ou de leur chat. Ça vous intrigue? Likez et chattez. Ça vous semble suspect? Zappez.
Les profils qui défilent sur votre smartphone sont définis par des critères simples et efficaces que vous pouvez paramétrer vous-même. Choisissez l’âge et la distance qui vous sépare des personnes avec qui vous souhaitez faire connaissance. Et là, ô miracle divin, c’est une flopée de beaux gosses qui envahissent votre champ de vision. Et ceci n’est pas ironique! Pour avoir testé moi-même l’appli, j’ai tout d’abord été étonnée du nombre de jeunes hommes gâtés par la nature qui m’ont été proposés. Il y avait de ça:
« Arnaud, 28, intérêts en commun: Faire la fête et Oasis Be Fruit. » Youpi.
Et surtout beaucoup de ça:
Vous le reconnaissez? Mais si, c’est ce jeune parisien beau gosse, propre sur lui mais un peu hipster, avec du style, quoi.
Bref, une foi lancée, vous êtes à deux doigts de retrouver la foi. Tant de beaux jeunes hommes célibataires, ça ferait rêver même les plus sceptiques. Seulement, il y a fort à parier que Tinder génère en premier lieu les profils les plus populaires histoire de faire saliver les petits nouveaux.
Quelques croix et cœurs plus tard, on se retrouve vite face à ça:
Et là vous vous dites « Mon dieu, pourquoi faut-il qu’il habite si près? » Terminé l’embarras du choix, il va falloir traquer l’homme de votre vie avec plus de persévérance.
Lorsque votre petit tour de reconnaissance est terminé, les premiers « match » pointent le bout de leur nez. Autrement dit, on vous répond. Parmi ceux qui ont trouvé grâce à vos yeux certains vous gratifient à leur tour d’un j’aime. Beaucoup même. A ce moment précis, Tinder amorce un travail de boostage d’ego intensif; vous vous sentez pousser des ailes:
Un ego qui dégringole aussitôt lorsque vous vous apercevez après discussion que la plupart des mecs en ligne acceptent tous les like pour mieux tâter le terrain. Et comme sur tous les sites de rencontres peu surveillés, il n’est pas rare que les conversations privées démarrent par un « Eh t’es chaudasse! ». Et encore, dans les cas les plus soft. Il ne faut pas se mentir, sur Tinder, beaucoup cherchent un plan d’un soir. Et certains n’ont visiblement pas la bonne tactique pour parvenir à leurs fins.
En bref, Tinder ne fait pas de magie mais il permet de choisir ses cibles facilement et grâce à des infos de base: photos, âge, intérêts Facebook et géolocalisation. Pas de superflu. Que du concret, ou presque. Le plus, c’est que l’appli est faite pour suivre vos humeurs. Ras le bol de ce type qui n’a aucune conversation? Un clic et il est bloqué. Marre de voir défiler les boudins nommés Vador, Gouzigouzi ou encore Ton Père? On zappe, on zappe inlassablement en un simple mouvement de doigt. Un jeu de séduction sans prise de tête qui s’incruste facilement dans le quotidien. Et qui sait, l’étincelle est peut être vraiment au bout du chemin, si vous avez la patience d’éplucher les profils.