On m’avait déjà parlé de ce roman. Et, alors que je venais de finir l’insoutenable légèreté de l’être et que je partais à Lyon, je suis allée dans un Relay. Et là je vois « La tresse ». Ni une ni deux, je l’achète. Deux jours plus tard, il était terminé. Pourtant j’ai essayé de faire durer le plaisir, mais impossible de s’arrêter tellement ce roman est beau et prenant.
La tresse de Laetitia Colombani : Résumé
« Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité. »
Laetitia Colombani
Laetitia Colombani, née en 1976, est scénariste, réalisatrice et comédienne. Elle a écrit et réalisé deux longs-métrages, dont « À la folie… pas du tout » que j’ai adoré !
« La tresse » est son premier roman.
La tresse : Mon avis
C’est un roman positif, rempli d’espoir. On est loin du pathos et du larmoyant, on est dans le factuel. L’auteure est scénariste et ça se sent car le roman est composé comme un film : avec des retours en arrière et des anticipations. On passe donc du présent au passé puis au futur.
On s’attache énormément aux personnages, à tel point que j’aurais aimé qu’ils soient encore plus creusés, qu’on en sache encore davantage. J’aurais, il faut le dire, aimé que le roman ne s’arrête jamais. L’écriture est fine, précise, le vocabulaire est riche, cela change des nombreux auteurs contemporains à la plume facile.
La composition (attention spoiler)
Le livre est composé comme une tresse (métaphore filée tout au long du roman). On passe donc de Smita, à Giulia, à Sarah. Tout se relie : Smita qui offre ses cheveux en offrande dans l’espoir d’être sauvées elles et sa vie, cheveux qui serviront à sauver l’atelier de Giulia, cheveux qui finiront sur la tête de Sarah. Trois femmes, trois continents, trois vies diamétralement opposées et pourtant, tout les rapproche.
Un roman sur le courage, l’espoir, la vie.
La tresse : Citations
« Smita sent son coeur se serrer. Elle a aimé cet homme, s’est habituée à sa présence rassurante auprès d’elle. Elle lui en veut de son manque de courage, de ce fatalisme amer dont il a recouvert leur vie. Elle aurait tant voulu partir avec lui. Elle a cessé de l’aimer à l’instant où il a refusé de se battre. »
« Les victimes de viol sont considérées comme les coupables. Il n’y a pas de respect pour les femmes, encore moins si elles sont Intouchables. Ces êtres qu’on ne doit pas toucher, pas même regarder, on les viole pourtant sans vergogne. On punit l’homme qui a des dettes en violant sa femme. On punit celui qui a frayé avec une femme mariée en violant ses sœurs. Le viol est une arme puissante, une arme de destruction massive. Certains parlent d’épidémie. »
« Pour l’instant, tout va bien.
Tant qu’on n’en parle pas, ça n’existe pas. »
« Sarah avait ainsi construit un mur parfaitement hermétique entre sa vie professionnelle et sa vie familiale, chacune suivant son cours, telles deux droites parallèles qui ne se rencontrent pas. C’était un mur fragile, précaire, qui se fissurait parfois, et s’effondrerait peut-être un jour. Qu’importe. »
« Il était irascible et violent. Il battait son épouse, comme tous le font ici. Il le répétait souvent: une femme n’est pas l’égale de son mari, elle lui appartient. Elle est sa propriété, son esclave. Elle doit se plier à sa volonté. »
