Il y a encore quelques semaines, tu ne faisais pas partie de mes préoccupations, de mes pensées. Tout au moins pas au quotidien. On se croisait, on se voyait de loin, on échangeait des banalités comme on dit, quelques mots, quelques sourires. C’est fou comme le temps est un élément accélérateur dans les événements parfois. Dans les émotions, dans l’intérêt porté à quelqu’un d’autre. Les choses évoluent sans même que l’on s’en rende compte, sans qu’on le décide. C’est tout l’inattendu de ce genre de rencontres, qui arrivent sans prévenir, qui nous surprennent et nous permettent de lâcher prise. On se dit qu’il est peut-être temps d’essayer, de laisser une chance à l’autre, d’arrêter de se poser tant de questions, et de profiter seulement de cette jolie rencontre offerte par la vie.
Trouver l’amour quand on ne s’y attend pas : Quand la vie offre de jolies rencontres
Prendre le temps de s’apprivoiser l’un l’autre
Je crois que ce qui a fait la différence, c’est la patience avec laquelle les choses se font. Peut-on encore parler de courtoisie, de galanterie aujourd’hui ? J’ai l’impression que oui et cela fait du bien. Oui cela fait du bien de prendre son temps, d’y aller doucement, de ne pas se brusquer ou brusquer l’autre, de faire connaissance, vraiment. Avec curiosité bien sûr mais aussi et surtout avec respect. Avec cette sensation qu’il ne s’agit pas d’une rencontre parmi tant d’autres, d’une relation anodine, vide de sens.
Discuter vraiment, échanger sur tout et n’importe quoi, se confier, tout en restant véritablement soi-même. C’est cela qui change tout ; c’est que dans cette relation, quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe à l’avenir, je serai restée moi-même dès le début, naturelle, sans peur d’être jugée, sans rôle à jouer. Sans fards ni artifices. Sans chichis ni blablas. Il n’y a pas de mensonges, de vie inventée ou tout au moins lissée, pas de volonté de cacher quoi que ce soit, d’arrondir les angles. Les choses sont assumées telles qu’elles existent. Les personnalités, les caractères, les valeurs, les envies. Les défauts comme les qualités, les peurs et les doutes, les angoisses et les incertitudes. Nous et nos vies, tout simplement.
Il faut du temps pour s’apprivoiser, du temps pour se sentir un minimum en confiance, pour se comprendre et s’adapter à l’autre sans se perdre en route et renoncer à soi. C’est une période pleine de questionnements en tous genres, mais je crois que c’est un mal pour un bien, cela permet de tester son mode de communication à deux, de faire part de ses interrogations, de ne pas retenir ses ressentis.
Oui il faut un temps pour s’adapter à l’autre et surtout pour être deux à nouveau. Mais au milieu de cet apprivoisement, il y a des moments passés à deux en toute simplicité dont on avait oublié les sensations, voire même jusqu’à l’existence. Et cela fait du bien, de connaître cela à nouveau.
Tout le bonheur du monde réside dans les choses simples
J’avais oublié toutes ces choses si simples et agréables qu’on peut faire à deux. Enfin oublié pas vraiment, mais je les avais enfouies dans un coin de ma tête, pour, peut-être, ne pas en ressentir le manque, ne pas éprouver de frustration, de vide par moments. Et puis il est vrai de dire qu’on s’habitue à tout au fil du temps, et la solitude est une chose qu’on se doit d’apprivoiser également, qui nous est de toute façon imposée par la force des choses. Alors autant essayer de faire au mieux pour avancer seul et faire preuve de patience.
On s’y habitue si bien que, quand une relation naît à nouveau, quand l’idée de couple surgit, si les choses se passent bien, simplement, naturellement, alors on peut très vite retrouver les sensations de ces moments partagés. Il n’y a rien d’extraordinaire, il s’agit de choses simples comme dîner ensemble ou prendre le petit-déjeuner, regarder un film ou aller au cinéma, se tenir la main en balade, profiter d’une nuit ensemble et se réveiller dans les bras l’un de l’autre.
C’est l’ensemble de tous ces moments, ces petites attentions, d’avoir quelqu’un qui pense à soi et qui le montre, qui le prouve par des mots et des gestes, qui fait tout l’intensité de la relation.
Je crois que la familiarité se crée ainsi dans la relation, par la facilité avec laquelle on peut passer du temps avec l’autre dans son quotidien et dans le nôtre, se sentir à l’aise pour des choses aussi anodines que manger ou dormir ensemble.
Ce moment-là, la première nuit ensemble, le fait de dormir à nouveau avec quelqu’un, de rester après diner, de se réveiller à ses côtés, de prendre le petit-déjeuner ensemble et se projeter sur la journée entière a été un déclencheur. Et que cela se reproduise naturellement, que j’arrive à trouver le sommeil et à me réveiller sans aucune gêne, ça n’a l’air de rien mais c’est un cap important au début d’une relation à mon sens.
Mettre de côté mes questions existentielles
C’est sans soute uniquement une question de personnalité, de caractère ou de vécu. Ou c’est peut-être commun à toutes celles et tous ceux qui ont connu une séparation et une longue période de célibat. Qui ont fait de la solitude leur compagnie principale pendant un moment. Oui c’est peut-être devenu un réflexe, une habitude, de se poser tant de questions au début d’une relation. D’une certaine manière, j’envie ceux qui se lancent dans une histoire sans se poser de questions, qui ne cherchent pas à tout analyser et qui savent se laisser vivre tout simplement.
Mais je crois que j’ai fait le tour de toutes mes interrogations. Même si on ne change jamais complètement sa nature, qu’on ne contrôle pas ses émotions et ses réactions tout le temps, cette fois j’ai envie de me laisser porter, de me laisser vivre. De laisser les choses se faire d’elles-mêmes en voyant où elles peuvent me, nous mener et d’ainsi profiter de ces moments à deux en toute simplicité, et comme on dit, le temps fera le reste.
Je n’ai aucune idée de ce que nous réserve l’avenir, ni même si nous avons un avenir commun ensemble. Je ne sais pas ce que donnera notre relation à long terme, quelle direction nous allons prendre. C’est paradoxal d’être en même temps pleine d’incertitudes et pourtant sûre d’être à ma place.
Alors j’ai décidé de faire de cette rencontre une chance et de te laisser prendre une place dans ma vie au même titre que tu m’as fait une place dans ton existence.