C’est un début d’amour, début de toujours. Une nouvelle sensation, une jolie évasion. « If one day, maybe one night… »
Le bonheur jaillissait et la musique ruisselait sur les murs. Les cascades brillantes lançaient des étincelles dans leurs yeux et la joie s’emparait d’eux. Enfin, de nous à vrai dire.
Ailleurs. Ce monde interdit. Je ne peux le nier: j’y ai pénétré sans le vouloir, un soir, dans la nuit noire, mes pas m’ont amenée dans un lieu inespéré. Un endroit où il fait bon vivre, où l’on se sent bien. Un endroit que l’on connaît sans jamais y avoir mis les pieds. Il n’y a pas de feu de cheminée, ni de tapis en peau de bêtes, juste une couverture chaude enveloppant les corps s’entremêlant sous la couette.
Et puis, et puis… Nous sommes arrivés là-bas. Le soleil éclairait nos visages ce jour-là et je respirais enfin. Je respirais sa peau suave et aspirait l’effluve sucrée qui émanait de ses baisers.Et, malgré cette boule de feu accrochée dans le ciel, c’est le vent glacial qui lui colorait les joues. Nous avions froid et la chaleur de notre amour réchauffait nos coeurs humidifiés par trop de ruptures cinglantes.
J’avais peur contre lui. Mais lorsque j’enfouissais mon visage dans son cou et mes mains sous sa veste, une sensation de protection m’inondait, comme une pluie sensuelle et chaude. Ici, rien n’aurait pu m’arriver. Mes angoisses et mes phobies avaient décampé sans même me dire au revoir. Bon débarras. Il sera toujours là pour moi. J’espérais. Cueillons le jour mon amour. Mais il ne répond pas, il ne trouve plus les mots pour soigner mes doutes. Bloqué, verrouillé, j’aurais tout donné pour trouvé la clé qui l’aurait libéré. Lui aussi n’est pas si bien. Lui aussi se cache derrière son sourire taillé au couteau.
Le temps m’écœure, il démolit tout et détruit l’euphorie passagère. Les souvenirs s’effritent, se brouillent dans nos mémoires. Je ne parviens plus à rétablir la vérité. Les papillons qui grouillaient au fond de mon ventre se sont métamorphosés en rongeurs insupportables me grignotant mes sentiments les plus forts. Et je me perds dans le cheminement de ma pensée.
Je l’aime toujours. Je l’aime par coeur mais la cage verrouillée ne se livre plus. Il n’y a plus la moindre émotion qui gît sous cette écorce morte.
Un texte plein de sens et tellement bien écris !
Merci Chanez 🙂