Je vous avais déjà fait un petit topo sur Vernon Subutex 1 et Vernon Subutex 2. J’ai mis un peu de temps avant de commencer le dernier et puis je l’ai dévoré aussi vite que les deux précédents.
Vernon Subutex 3 : Mon avis
Dans ce troisième tome, Virginies Despentes reprend sa fresque humaine et c’est toujours avec admiration et plaisir que je découvre l’évolution de ses personnages qui semblent si réels. J’ai trouvé ce tome beaucoup plus violent que les précédents, beaucoup plus glauque et beaucoup plus triste. On y parle des attentats, de la dépression, de l’anxiété, de séparation, de trahison… Je ne sais pas si c’est mon état actuel ou le livre qui se veut ainsi mais j’ai parfois eu du mal lors de certains passages tellement je les trouvais durs, ou tellement ils me rappelaient certaines choses, je ne sais pas.
Il y a pas mal d’actions dans ce dernier tome, plus encore que dans les précédents. Et pas des actions futiles qui ne font rien avancer, au contraire !
J’ai particulièrement apprécié l’épilogue auquel je ne m’attendais pas du tout. Virginie Despentes, visionnaire ? L’avenir nous le dira !
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Vernon Subutex 3: Quelques extraits
« Pervers narcissique… Ca décrit toutes ses attitudes et pourtant ça ne dit rien de lui. Max était brillant. Il était drôle, cultivé, original, intelligent et corrosif. Il s’emparait de n’importe quel sujet et le passait dans sa grille de lecture si particulière, il le dévoilait sous un angle inédit, pertinent. Il voyait le monde d’en haut ou de biais – il ne se situait jamais comme on l’attendait. Stéphanie lui doit beaucoup. Elle a évolué, à son contact. Max était exigeant et généreux. Quand il l’avait rencontrée, il croyait en elle, il l’avait portée, poussée, encouragée. Puis il s’était lassé. Elle l’avait déçu, il était resté affectueux. Mais distant. Comme avec quelqu’un qui vous ennuie prodigieusement, dont les tours ne font plus l’affaire. Elle n’était pas à la hauteur, ça l’avait détruite.
Ce n’est pas que l’amour rende aveugle. On voit ce qui se passe. On sait qu’on se fait avoir. On analyse correctement. Pourtant on reste. C’est ça qui est déroutant. Stéphanie n’a pas pu se dire : un beau matin j’ai ouvert les yeux et j’ai compris qu’il me maltraitait alors j’ai décidé de partir. Tout était déjà là. Les six cent cinquante signes indiquant que ce mec était toxique, elle ne les avait pas occultés. Mais l’amour ne relève pas de la productivité – on ne se dit pas j’arrête car ce n’est pas profitable pour moi. Etre la femme de Max était plus important qu’être heureuse.Parce qu’il était merveilleux. On ne reste pas avec un « pervers narcissique » parce qu’il alterne le chaud et le froid et qu’on est déstabilisée. On reste parce qu’il est plus brillant que tous les hommes qu’on a rencontrés, avant, et que tous les hommes qu’on rencontrera, après. On reste parce qu’on sait qu’on a de la chance de profiter de cette intelligence, de cette puissance. On reste parce qu’on sait qu’après ce genre d’homme, on s’ennuiera toujours un peu. Elle a beaucoup perdu avec Max. Il l’a trompée, humiliée, lui a menti, mis dans la tête qu’elle était médiocre… Et pourtant, ça valait la peine. »*
« Il y a une ambiance propre aux voyages ferroviaires, une résignation collective à ne pas être dérangé pendant plusieurs heures, une transition heureuse entre deux situations. »
« On croit que les féministes trop radicales haïssent les hommes mais ce qu’elles détestent en réalité ce sont les femmes qui savent vivre avec eux. »
« L’absence est si déchirante que c’est un trou noir au centre de sa conscience, une crevasse dans laquelle tout s’engouffre. »